
Flic de Valentin Gendrot et Un pays qui se tient sage de David Dufresne
On reste bouleversé par le témoignage de Mélanie Ngoye-Gaham, Gilet jaune rouée de coups et marquée à vie, qui oppose à la brutalité des manifestants la violence d’un système qui broie, écrase et détruit les présumés faibles et sans-voix.
Flic est un témoignage exceptionnel sur le début de carrière d’un adjoint de sécurité, gardien de la paix sans le statut, formé à la va-vite et sous-payé. Spécialisé dans les infiltrations, Valentin Gendrot raconte, à la première personne, la vie quotidienne d’un membre des forces de l’ordre du bas de l’échelle. L’indigence des conditions de travail n’est pas éludée – un néon cassé dans le vestiaire impose aux policiers de se changer dans la pénombre pendant plusieurs jours –, pas plus que la vie personnelle et les a priori nombreux portés sur les forces de l’ordre.
Toutefois, ce qui frappe le lecteur, c’est leur violence ordinaire, qui vise d’abord les plus faibles dans le 19e arrondissement de Paris, là où l’auteur est affecté après un passage à l’infirmerie psychiatrique de la préfecture de police de Paris. Des vendeurs à la sauvette sont verbalisés et leurs marchandises confisquées : la pression statistique exercée du haut vers le bas vicie les pratiques, puisque les meilleurs sont ceux qui sanctionnent le plus et qui vont donc au plus évident. Le tutoiement des personnes désignées suspectes est la norme. Pour un regard d