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Notes de lecture

Dans le même numéro

Journal russe de John Steinbeck

Photographies de Robert Capa. Préface de Nicolas Werth. Trad. par Philippe Jaworski

janv./févr. 2023

Considéré comme le premier reportage « libre » en URSS, ce récit d’une grande simplicité est saisissant. Rien n’échappe au regard critique de l’écrivain : lenteur et obstruction bureaucratiques, culte de la personnalité…

Traversant une passe difficile en 1947, John Steinbeck propose à Robert Capa un reportage en URSS pour constater ce qui a changé depuis son premier voyage en 1936. Capa, qui a besoin d’argent, saute sur l’occasion. Durant les quarante jours de leur voyage, les deux amis assistent, entre autres, à la célébration du trentième anniversaire de la révolution d’Octobre. L’écrivain observe la vie quotidienne, il visite des fermes et des usines, il s’entretient avec des fonctionnaires du régime et des hommes du peuple. Considéré comme le premier reportage « libre » en URSS, ce récit d’une grande simplicité est saisissant. Rien n’échappe au regard critique de l’écrivain : lenteur et obstruction bureaucratiques, culte de la personnalité… Il évoque ce que Capa illustre : les ruines que la guerre a accumulées et l’émouvant espoir de temps meilleurs. À la suite de sa publication, les Soviétiques ont qualifié les deux hommes de « hyènes » et de « gangsters », tandis que la presse républicaine américaine a vu dans l’ouvrage un plaidoyer en faveur de l’URSS de Staline…

Gallimard, 2022
304 p. 38 €

Jean-Paul Gavard-Perret

Docteur en littérature,  poète, critique littéraire et critique d'art contemporain, il enseigne la communication à l’université de Savoie à Chambéry. Il est membre du Centre de Recherche Imaginaire et Création.

Dans le même numéro

Tous antimodernes ?

« Être moderne » a longtemps désigné une promesse de progrès, de liberté et de justice. Aujourd’hui le réchauffement climatique, une crise économique sans fin, la défiance à l’égard de la technique ou les excès de l’individualisme manifestent au contraire un doute sur la supériorité de notre présent sur le passé. Sommes-nous donc condamnés à être antimodernes ? Ce dossier, coordonné par Michaël Fœssel et Jonathan Chalier, se penche sur l’héritage de la modernité, dont le testament reste ouvert et à écrire. À lire aussi dans ce numéro : La démocratie dans le miroir russe, le métier diplomatique en danger, la solidarité énergétique à l’épreuve de l’hiver et la littérature par en-dessous d’Annie Ernaux.