
L’expression de nos mélancolies secrètes
Dans L’écran de nos pensées. Stanley Cavell, la philosophie et le cinéma dirigé par Elise Domenach, chaque contribution rend hommage à la modernité des intuitions du philosophe. Chaque cinéaste mêle sa voix à celle de Stanley Cavell pour explorer les œuvres artistiques comme lieu d’élaboration d’une pensée morale singulière.
L’ouvrage collectif L’Écran de nos pensées. Stanley Cavell, la philosophie et le cinéma, dirigé par Élise Domenach, poursuit l’hommage rendu au philosophe américain Stanley Cavell (1926-2018), qui avait été à l’honneur d’un colloque international organisé par l’université Panthéon-Sorbonne en juin 2019. Il rend compte d’une réflexion collective menée depuis le premier colloque consacré à sa philosophie du cinéma, organisé en 1999 par Sandra Laugier et Marc Cerisuelo à l’université Sorbonne Nouvelle, qui avait donné ensuite lieu à un colloque important en 2010 à l’École normale supérieure de Lyon, en présence de Stanley Cavell, récipiendaire du titre de docteur honoris causa. Cette réflexion, menée par des philosophes, des chercheurs en études cinématographiques1, des cinéastes, en France, aux États-Unis et au Royaume-Uni, et qui suscite un intérêt croissant chez les étudiants et les jeunes chercheurs pour une pensée résolument intempestive du cinéma et de la philosophie, donne ici lieu à des contributions stimulantes. Si Stanley Cavell, avant Gilles Deleuze, a ouvert la voie à une étude sensible et non dogmatique des problèmes philosophiques dont les films héritent, au-delà même du corpus classique hollywoodien, cet ouvrage prolonge certaines de ses intuitions fondamentales, tout en montrant leur pertinence contemporaine dans le champ des études cinématographiques, dans le cadre