
Le vingtième siècle d'Aurélien Bellanger
L’auteur […] pose une question majeure : « Est-on déjà mort quand on n’écrit plus de livre ? » Et, pour y répondre, le jeu de l’analogie est immense.
Ce roman d’aventures montre que Walter Benjamin reste un des grands mythes intellectuels du xxe siècle – et qu’il demeure des nôtres. Pour preuve, un groupuscule d’extrême gauche porte son nom et réalise des actions militantes énigmatiques, tandis qu’un poète se suicide à la BNF à la suite d’une conférence sur le penseur. Alertés par cette fin, trois exégètes de Benjamin se lancent à la recherche de son dernier manuscrit. S’ensuit une enquête vertigineuse, labyrinthe de fragments, où à chaque nouvelle page se dessine un peu plus la figure du maître. Cela est ambitieux, mais tourne souvent à l’anecdote. Certes, l’auteur y pose une question majeure : « Est-on déjà mort quand on n’écrit plus de livre ? » Et, pour y répondre, le jeu de l’analogie est immense. Aurélien Bellanger le fait fonctionner à plein régime en hommage à celui qui savait tout. Enfin, presque car, dans son univers, restent bien des trous que ce livre tente de combler.