
Stratégie, de Guy Debord
Éditions de Laurence Le Bras, préface d'Emmanuel Guy
Il y a des gens qui annotent les livres qu’ils lisent, d’autres se gardent de souligner le moindre mot ou phrase, ou de griffonner dans les marges. Debord, le fondateur du situationnisme, copiait scrupuleusement sur des fiches ou des feuilles séparées ce qu’il voulait retenir. Cinq volumes de fiches de lecture, tirées du fonds Guy Debord de la Bibliothèque nationale, sont prévus. Le premier, qui se présente comme un bel objet, porte le titre Stratégie. Il permet de découvrir une autre passion insoupçonnée de l’étrange Debord : son intérêt, à la fois précis et varié, pour la littérature militaire et stratégique, qui inclut l’histoire des campagnes militaires, les questions de stratégie, les œuvres de Thucydide, Clausewitz et Machiavel, et… les soldats de plomb. Selon le préfacier, Debord cherchait dans cette littérature des modalités de l’action, des types de stratégie, la raison des victoires et des défaites… Comme Debord lit tout ce qui a trait à ces sujets et à ces auteurs (notamment Claude Lefort sur Machiavel), la liste des ouvrages recopiés est fort éclectique. On trouve des perles, on est éclairé sur Debord, mais on se demande si un choix de fiches n’eût pas été pr&