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Notes de lecture

Dans le même numéro

Un an dans la forêt de François Sureau

janv./févr. 2023

Au-delà du pittoresque, l’écrivain exalte une liberté intérieure. La forêt en devient le vecteur pour échapper au monde et permettre une fabrique de soi.

François Sureau écrit à propos de Cendrars, comme naguère d’Apollinaire, une « biographie sans biographie ». Il entre en dialogue mental dans ce que l’auteur suisse a fait de sa vie. Et ce au moment où, isolé dans la détresse et la solitude, il rencontre une femme d’exception (Élisabeth Prévost) aux yeux saphir, un rien androgyne et de trente ans sa cadette. Elle ignore tout de l’œuvre de Cendrars ; il découvre soudain une égérie pour laquelle la solitude est source de gaieté. Ils voyagent non comme à leur habitude, au long cours, mais dans la forêt des Ardennes et son athanor. François Sureau nous perd dans un tel lieu. Au-delà du pittoresque, l’écrivain exalte une liberté intérieure. La forêt en devient le vecteur pour échapper au monde et permettre une fabrique de soi. Et ce jusqu’à la séparation du couple étrange en 1939. Cendrars quittera cette femme presque sans un mot, mais la fugace rencontre fut magique et déterminante : l’auteur va se remettre à écrire.

Gallimard, 2022
96 p. 12,50 €

Jean-Paul Gavard-Perret

Docteur en littérature,  poète, critique littéraire et critique d'art contemporain, il enseigne la communication à l’université de Savoie à Chambéry. Il est membre du Centre de Recherche Imaginaire et Création.

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Tous antimodernes ?

« Être moderne » a longtemps désigné une promesse de progrès, de liberté et de justice. Aujourd’hui le réchauffement climatique, une crise économique sans fin, la défiance à l’égard de la technique ou les excès de l’individualisme manifestent au contraire un doute sur la supériorité de notre présent sur le passé. Sommes-nous donc condamnés à être antimodernes ? Ce dossier, coordonné par Michaël Fœssel et Jonathan Chalier, se penche sur l’héritage de la modernité, dont le testament reste ouvert et à écrire. À lire aussi dans ce numéro : La démocratie dans le miroir russe, le métier diplomatique en danger, la solidarité énergétique à l’épreuve de l’hiver et la littérature par en-dessous d’Annie Ernaux.