
Vers une démocratie plus juste
L’essai de Pierre-Étienne Vandamme, Démocratie et justice sociale, propose un plaidoyer aussi lucide que convaincant en faveur du régime démocratique. L’ouvrage en démontre la supériorité en se fondant sur des raisons avant tout politiques, et préconise de réformer les institutions afin qu’elles favorisent des décisions justes et impartiales.
Les diagnostics des différentes pathologies de la démocratie ne manquent pas. On pourrait préférer à cette dernière des régimes alternatifs, comme la technocratie ou un gouvernement « illibéral » justifiant une forme de despotisme ou, du moins, d’autoritarisme. Les sociétés démocratiques semblent prisonnières de plusieurs tendances contradictoires : la tentation de confier le pouvoir à un leader charismatique, la volonté de redonner le pouvoir au peuple face à des représentants qui le confisqueraient ou le désir de s’en remettre à une élite éclairée. Loin d’opposer un lointain idéal à nos démocraties en mal de légitimité, le livre de Pierre-Étienne Vandamme, Démocratie et justice sociale, se propose de justifier la préférence donnée au régime démocratique dans sa conception la plus ordinaire (protection des libertés politiques ; suffrage universel égalitaire ; élections libres et récurrentes ; règle de la majorité). Sans se faire d’illusions sur les imperfections d’un tel système politique, il s’agit de prendre au sérieux les critiques qui lui sont adressées afin d’évaluer la légitimité de la préférence démocratique. Plutôt que l’objection populiste (donner au peuple le contrôle de son destin, quelle que soit sa volonté), l’objection élitiste est jugée « la plus sérieuse » : l’épistocratie (le gouvernement des plus « sages ») ne serait-elle pas un meilleur régime ?
Le premier chapitre argumente en faveur de la valeur