L'État et l'internet. Un cousinage à géométrie variable
Le développement de l’internet pose désormais des problèmes liés à son architecture. Il faut gérer l’encombrement des connexions, sanctionner les comportements déviants et limiter l’usage commercial des données personnelles. Mais comment construire des régulations pour un réseau qui est par nature global et supranational ?
Lorsqu’on évoque les acteurs de l’internet, les États semblent tenir une place réduite. On pense aux opérateurs, aux internautes passifs et actifs, aux adeptes du partage numérique, aux intermittents du piratage et aux pirates professionnels, aux entreprises, aux associations, etc. On oublierait presque qu’il existe une régulation de l’internet ainsi que des organismes de normalisation. On oublierait aussi que l’État a intégré à sa politique industrielle une politique du numérique et de l’internet. Celle-ci va de la question des infrastructures à celle des contenus, en passant par les incidences du numérique sur l’ensemble des processus de travail et sur l’organisation industrielle qui en résulte. Les activités en jeu sont considérables : avec un chiffre d’affaires annuel de 660 milliards d’euros, les technologies de l’information et de la communication représentent 5 % du produit intérieur brut européen