Prenez soin de vous. À quoi tenons-nous ? XVI
À quoi tenons-nous ? (XVI)
« Elle a repris la libre disposition de son cœur. »
Telle est sans doute, dans l’un des romans de la plus admirable romancière contemporaine des relations, Iris Murdoch1, ce que l’on pourrait appeler la formule à la fois la plus précise et la plus étrange, la plus douloureuse et la plus juste, de la rupture, de la rupture « amoureuse », en tout cas. Cette précision a son importance. Ainsi, la « rupture » ne serait pas seulement, au sens le plus large, n’importe quelle interruption de n’importe quelle relation ; il faudrait plutôt tenter de la définir, de la distinguer d’autres interruptions possibles. Mais ce ne sera pas pour autant en limiter la portée. Bien au contraire, c’est peut-être justement par sa précision qu’elle prendrait aujourd’hui une importance centrale et générale. C’est ce que montrerait, d’après nous, le livre-exposition récent de Sophie Calle : Prenez soin de vous2, qui est à sa manière aussi un « précis » de la rupture, non cependant peut-être sans qu’une am