Israël-Palestine, une trêve fragile
Les bombardements ont cessé entre Israël et le Hamas, ouvrant une fragile trêve après onze jours d’affrontement qui ont fait près de deux cent cinquante morts. Alors que le conflit israélo-palestinien semblait passé au second plan de l’attention internationale ces dernières années, l’expulsion de six familles palestiniennes du quartier Sheikh Jarrah dans Jérusalem-Est a ouvert un double front de tensions : entre Arabes et Juifs à l’intérieur d’Israël; entre Israël et le Hamas à Gaza.
Aux premières heures de ce cessez-le-feu, les deux partis semblent figés dans des positions que l’on connaît trop bien, tandis que la circulation incessante d’images choquantes sur les réseaux sociaux ces derniers jours a alimenté la montée aux extrêmes. Mais la situation recèle sa part d’inédit. Notamment du côté israélien, où les jours de Benjamin Netanyahu semblaient comptés avant que n’éclatent les violences. Alors que le paysage politique israélien s’est considérablement droitisé ces dernières années, la qualification d’État d’apartheid par une grande ONG internationale sonne comme un défi. Entre poursuivre sa politique actuelle et rester une démocratie, Israël devra choisir.
Ce retour de la violence au Proche Orient doit aussi rappeler à la communauté internationale et aux grandes puissances qu’elles ne peuvent détourner les yeux d’un conflit qui, s’il n’est plus au cœur des enjeux stratégiques du moment, a gardé une puissance d’embrasement effrayante. L’histoire aurait au moins dû nous apprendre que laisser des situations politiques et humanitaires pourrir à nos portes n’est jamais sans conséquence. La question du devenir de cette région est celle de tous.
La rédaction