Revue Esprit
Vendredi 18 juin 2021

L’accueil, l’éthique et le droit

La Défenseure des droits, Claire Hédon, et le président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), Jean-François Delfraissy, ont lancé début juin un appel conjoint sur « l’invisibilité grandissante et préoccupante des personnes exilées en Île-de-France ». Ils s’inquiètent d’une dégradation de leurs conditions d’accueil et de la persistance parmi eux du « sans-abrisme ». Ils dénoncent une stratégie de dispersion – souvent violente – de ces personnes, qui constitue autant un traitement dégradant qu’une façon de les empêcher d’accéder à leurs droits fondamentaux : être hébergé, soigné, scolarisé, et demander l’asile.

Il faut entendre cet appel. Alors que le débat sur la question migratoire consiste souvent à opposer un prétendu angélisme à un supposé réalisme, la Défenseure des droits et le CCNE rappellent que l’accueil des personnes exilées nous engage sur le plan juridique, et pas seulement sur celui des valeurs ou de l’appréciation politique. S’il revient bien à l’État de déterminer souverainement qui a droit au séjour et qui n’y a pas droit, ou qui peut être citoyen à quelles conditions, il a cependant l’obligation de le faire conformément à des principes, au nombre desquels figure l’inconditionnalité de l’accueil.

Ce n’est pas renoncer à nos prérogatives en tant que communauté politique que d’avoir le courage de l’hospitalité, qui consiste à venir en aide à des hommes et des femmes en détresse. L'éthique et le  droit nous commandent de tenir ces deux exigences, ensemble.

La rédaction

Pour un accueil conforme aux exigences de la République

Pascal Brice, janvie-février 2021 > Lire

Les politiques de l’asile mises en œuvre en France sont marquées par la conviction tenace selon laquelle un accueil indigne aurait un effet dissuasif sur les migrants. Il est grand temps d’abandonner cette idée fausse et contre-productive jusque dans ses effets sur les citoyens spectateurs de cette dérive, pour bâtir, en lien avec la société civile, une stratégie d’accueil cohérente.

Dubliné

Marie-Pascale Mignon, avril 2020 > Lire

Marie-Pascale mignon retrace ici le périple d’Adama entre la France et l’Espagne, dans le grand jeu de l’oie de la demande d’asile. Les demandeurs d’asile sont aujourd’hui soumis en Europe à de véritables parcours d’obstacle. Il faut revoir les accords de Dublin, pour redonner cohérence et humanité aux procédures d’asile.

La condition d’étranger

Paul Ricœur, mars-avril 2006 > Lire

L’opposition entre l’appartenance et la non-appartenance à une communauté historique est constitutive de l’humanité elle-même, et Paul Ricœur rappelle que l’appartenance n’est pas un bien que nous distribuons entre nous, mais que nous attribuons aux autres, et cela souverainement. À cet égard, dans la diversité contemporaine des figures de l’étranger, le demandeur d’asile occupe aujourd’hui la position tragique du suppliant.

Europe de David Greig

Sylvie Bressler, septembre 2019 > Lire

En vingt scènes, courtes mais denses, Europe raconte un moment dans la vie de Sava et de sa fille Katia, deux réfugiés venus d’ailleurs, sans plus de précision, qui, à une frontière européenne indéterminée, attendent, échoués dans la gare d’une ville sans nom, où les trains ne s’arrêtent plus.

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