Les travailleurs du soin
Ce 1er mai 2020, fêter le travail revêt une signification particulière, sinon étrange. La réalité même du travail a été bouleversée pour des millions de travailleurs. Beaucoup sont confinés ; certains télétravaillent, d'autres attendent que l'activité reprenne. D'autres encore continuent de travailler : dans les hôpitaux, les supermarchés, les entrepôts, ou encore à vélo avec des sacoches de livreurs sur le dos.
Ces travailleurs et ces métiers, que l'on sait difficiles, souvent précaires et peu valorisés, bénéficient heureusement d'une attention nouvelle. Nous les applaudissons le soir au balcon, et les qualifions volontiers de héros, là où ils disent souvent ne faire que leur métier. À moyen terme cependant, une réflexion plus profonde devra s'engager sur les métiers essentiels au fonctionnement de la société, et la considération accordée à ceux qui les exercent.
Cette pandémie appelle aussi à s'interroger sur la manière dont nous envisageons les relations de soin. Nos politiques de santé sont le produit d'une longue histoire des sociétés humaines. Les épidémies ont été des moments d'élaboration accélérée de nouvelles réponses, dépendantes des connaissances médicales du moment, mais aussi de convictions politiques et morales, toujours historiquement situées. Le soin n'est pas une évidence, il est une construction sociale et politique, dont la solidité résulte de nos choix.
La rédaction