Retrouver l'horizon
Depuis les débuts du confinement et sous diverses formes, les appels à ne pas retourner à « la normale », c’est-à-dire au fonctionnement de nos économies et de nos sociétés tel qu’il prévalait avant la survenue de la pandémie, se multiplient. C’est le propre de la catastrophe, qui rompt le continuum des événements, que de rouvrir l’horizon politique et d’interroger les fondements mêmes des organisations humaines. Mais quel est cet « après » que nous appelons de nos vœux ?
L'écologie, en tant que science des conditions d'existence, est au cœur de ces interrogations, Comment habiter ce monde, dont la maîtrise nous paraît désormais de plus en plus fragile ? C’est la question que pose Bruno Latour dans son article, plaçant la notion d’habitabilité au cœur des choix collectifs auxquels nous sommes confrontés. Un long travail de politisation de la question écologique nous attend, aussi bien dans l’administration que dans la société civile.
Ce travail demandera de revoir nos conceptions de la rationalité économique, du bien-être ou du progrès social. Ce ne sera pas simple dans un contexte de crise économique et sociale, où l’impératif de relance de la machine économique aura une légitimité certaine. C’est peut-être de ce point de vue que la pandémie aura été une apocalypse, au sens étymologique de révélation. Non pas d’une vérité définitive, mais d’un chemin à parcourir.
La rédaction