Un président pyromane
Durement atteints par l’épidémie de coronavirus depuis le mois de mars, les États-Unis semblent désormais s’enfoncer dans une spirale de tensions et de violence, comme si nombre d’évolutions sociales et politiques de long terme arrivaient à un point de rupture en même temps.
Touchant de façon disproportionnée les plus pauvres et les minorités, l’épidémie avait déjà exposé la fragilité du filet de protection sociale pour de nombreux Américains, tandis que les mesures de confinement provoquaient une montée en flèche du chômage. La difficulté à coordonner l’action des maires et des gouverneurs avec celle de l’État fédéral pointe quant à elle le recul continu de l’État depuis les années Reagan. À présent, c’est la question de l’injustice raciale qui atteint un nouveau point d’ébullition. Après plusieurs jours de manifestations contre les violences policières faites aux Noirs, la ville de Minneapolis s’est littéralement embrasée hier soir, et le gouverneur de l’État a fait intervenir la garde nationale.
De tous ces incendies, le président Trump reste le pyromane en chef, obsédé par sa présence médiatique et les enjeux de l’élection présidentielle de novembre prochain. À regarder cet histrion évoluer à la tête de la première puissance mondiale, dégradant sa fonction et tout ce qu’il touche, on est littéralement pris de vertige. Mais jusqu’où le laissera-t-on entraîner son pays dans le chaos ?
La rédaction