Reconstruire le Liban
L’explosion survenue le 4 août dernier dans le port de Beyrouth a été le coup de trop porté à un Liban déjà éprouvé par une succession de crises. Depuis octobre 2019, dans un contexte d'effondrement économique, la rue libanaise était devenue le théâtre d’une mobilisation de grande ampleur contre la corruption endémique et l’incurie des dirigeants. Les mêmes qui, pour de nombreux Libanais, doivent être tenus responsables de la catastrophe du 4 août.
Depuis la création du Liban il y a un siècle puis son indépendance en 1943, le pays a connu des cycles de violences et de guerres, mais aussi des moments d'espoir et de refondation, dont Esprit s'est souvent fait l'écho. Aujourd'hui, devant la paralysie du système politique communautaire, l’impossible réforme des institutions et la captation des richesses par l’élite politique et administrative, l'heure est à la désespérance. Tandis qu’au plan international, le Liban est pris en étau dans des conflits et des jeux d’influence à haut risque, au cœur d’un Moyen-Orient plus instable que jamais.
Épuisés et en colère, les Libanais se tournent vers l’aide internationale. Indispensable, car il en va de l'avenir de ce pays et de toute la région, celle-ci ne sera pas suffisante. En s'appuyant d'abord sur les aspirations civiques des Libanais, c'est tout un système politique qu’il faut encore réinventer.
La rédaction