
Politique de l’activisme. Essai sur les mouvements citoyens d'Albert Ogien
L’irruption spontanée des citoyens dans la vie politique, se rappelant aux bons souvenirs de leurs gouvernants avec plus ou moins de succès, est devenue un phénomène contemporain et global : des marches pour le climat aux printemps arabes, en passant par les manifestations en Biélorussie et à Hong Kong.
Dans son dernier essai, le sociologue Abert Ogien, connu entre autres pour ses ouvrages sur la démocratie coécrits avec Sandra Laugier1, « entend analyser les conditions de l’implication directe des citoyens ordinaires dans le champ de la politique. Il s’intéresse à cette forme moderne d’activisme qui se constitue dans la défense d’une cause particulière et dont la première tâche consiste à imposer la légitimité des raisons qui justifient leur mobilisation en faveur de cette cause contre les dénégations et les rebuffades qu’elle doit affronter ». Pour ce faire, cet activisme met en place de nouvelles modalités d’actions collectives, parfois plus théâtrales dans leurs manifestations, et investit également le système représentatif lors des élections, avec la constitution de listes citoyennes par exemple. Albert Ogien qualifie cet activisme de « sauvage », en empruntant le terme à Claude Lefort, puisqu’il « ne se soucie d’aucune des normes en vigueur dans la politique professionnelle ». L’une des cibles de cet activisme est notamment la démocratie représentative et ses représe