Journaliste de campagne
On ne sait pas toujours que Jean Lebrun, l’une des voix connues de France-culture, est à l’origine un historien, bon connaisseur du XIXe siècle et passionné par la figure de Lamennais. Faut-il alors s’étonner qu’après avoir occupé des cases très matinales, il ait décidé de partir par monts et par vaux pour faire découvrir la France − non pas la France profonde mais la France tout court − aux élites qui écoutent la chaîne dite culturelle ? Le journaliste « de campagne » est celui qui ne résume pas son travail aux seules campagnes politiques. Au fil des pages, on saisit que la province n’est plus un désert et que la capitale, tout comme les chaînes publiques, doit s’accorder à d’autres rythmes que le sien. On apprécie aussi l’humour à la Lebrun, une qualité rare, celle qui permet de se mettre à distance. Au passage, Lebrun rappelle qu’il est passé un jour par Esprit et qu’une institution de ce type, un lieu initiatique disait-on jadis, n’est sûrement pas inutile pour former les futurs animateurs de radio… et quelques autres.
O. M.
O. M.