
Le censeur critique littéraire de Jean-Baptiste Amadieu
Après le concile de Trente, la congrégation de l’Index chargée de faire la liste des livres interdits – l’Index librorum prohibitorum – a siégé pendant trois siècles et demi avant d’être intégrée en 1917 dans le Saint-Office (successeur de l’Inquisition), lui-même remplacé en 1965 par la congrégation pour la Doctrine de la foi. En ouvrant en 1998 ses archives, cette dernière a donné aux chercheurs accès à quelques dossiers particulièrement sensibles de l’histoire de l’Église, dont justement celui des livres mis à l’Index. Alors qu’on n’avait auparavant que les titres et l’année du décret de la mise à l’Index, on pouvait désormais consulter à la fois les raisons et le déroulement de la procédure et les motifs de la décision de censure. Ce livre, consacré à la mise à l’Index des œuvres littéraires françaises du xixe siècle, reprend presque intégralement la thèse de Jean-Baptiste Amadieu, et le lecteur non spécialiste pourra le trouver excessivement analytique dans les commentaires. Mais il pourra y trouver la liste des auteurs et des livres condamnés – presque tous en l’occurrence, de Lamartine à Zola en passant par Hugo (Notre-Dame de Paris, en 1834), Balzac, Sand, Dumas père et fils, Sue, Flaubert, Stendhal… Il pourra lire aussi les motifs de l’interdiction (en italien et dans leur traduction française) et les rapports des censeurs classés selon le type de jugement : intellectuel (sur le contenu en matière de foi