
La haine des clercs de Sarah Al-Matary
Sarah Al-Matary propose la première monographie de l’anti-intellectualisme en France. Elle cherche à défaire le cliché d’une population soumise à l’autorité des « fonctionnaires de la pensée » et retrace les différentes formes historiques de « haine de la culture ».
L’analyse commence par la Révolution de 1789, puisque ce n’est qu’avec l’avènement d’un régime délibératif que « les savants » s’élèvent au rang de porte-parole du peuple, suscitant ainsi des oppositions. Le problème de la représentativité joue en effet un rôle central, car les discours anti-intellectuels « naissent précisément du fait que le statut de l’intellectuel dépend de la fonction sociale qu’on attribue à ce dernier » et ce n’est que dans les démocraties modernes qu’on peut en débattre.
L’auteure adopte une approche qui « met l’accent sur une forme d’anti-intellectualisme qui […] se réclame de la raison