Succès de François Fillon : le vote ou les votes catholiques ?
Dans l’emballement médiatique qui a succédé au succès inattendu de François Fillon au premier tour de la primaire, « le vote catholique » a été mobilisé comme cause clef en main pour expliquer ce que personne ne comprenait. La cause a eu d’autant plus de succès qu’elle permettait de légitimer en contrebande deux instrumentalisations antagonistes de la primaire. A gauche, le vote catholique cautionnait l’interprétation du succès de Fillon comme un retour de l’obscurantisme clérical et moyenâgeux[1]. A l’opposé, du côté de la droite « hors les murs » qui cherche à créer un pôle conservateur capable de faire la charnière entre Les Républicains et le Front national, le succès de Fillon est la « divine surprise » qui permet en un tour de main d’effacer l’échec de Jean-Frédéric Poisson et d’affirmer qu’à droite plus rien n’est possible sans la bénédiction des cathos. Ce double tour de passe-passe a paradoxalement fait disparaître la réalité des votes catholiques derrière un vote catholique, certes illusoire et caricatural mais assez riche de connotations payantes pour alimenter le frisson médiatique et politique.
Divisions chez les catholiques de La Manif Pour Tous
Le vote catholique n’est qu’une bulle médiatique. Car la primaire a divisé les catholiques plus qu’elle ne les a agrégés en