Le corps dans les rumeurs visuelles sur l’internet
La rumeur est-elle une maladie des réseaux ? Elle se diffuse aussi vite que les virus et des sites internet se consacrent à leur éradication. Mais elle est aussi un symptôme : moins importante par son contenu que par la possibilité de mise en contact, elle traduit le besoin de faire circuler, de multiplier les échanges qui est l’un des principaux usages des courriers électroniques.
La rumeur est souvent associée au corps : on dit d’elle qu’elle est la voix du peuple ; on parle de virus et de marketing viral, de mode et d’épidémie, de maladie et de symptôme… Cette manière de voir est moderne (la rumeur n’est pas le plus vieux média du monde1, mais une construction du xxe siècle) et elle mérite d’être étudiée pour ce qu’elle est : une de nos manières de voir la société.
Car à défaut de définitions solides, on se fie à des métaphores. Celles-ci sont légion, empruntant toujours à des registres stéréotypés : le mécanisme, l’animalité ou le corps. En 1991, Ralph Rosnow compare ainsi la rumeur à une balle de revolver dirigée contre la société : la rumeur agit « de la même manière que l’on charge un revolver et que l’on fait feu2 ». Françoise Reumaux préfère les serpents : la rumeur « mord à pleines dents dans sa proie et lui inocule la totalité de son venin3 ». Ailleurs, Ralph Rosnow et Gary Fine évoquent « le réseau complexe des neurones du système nerveux humain4 » pour expliquer le trajet de la rumeur. En 1969, Edgar Morin désigne les rumeurs comme des « métastases » qui « incubent » et « prolifèrent5 » sur un corps inerte et sans défense. En 1955, Joseph Duhamel parle d’« épidémies mentales confinant au pathologique6 ». En 1947, Gordon Allport et Leo Postman, les deux auteurs les plus connus de la « rumorologie7 », établissent le lien aujourd’hui si « évident » entre rumeur et parasite : « Les rumeurs […] diffusent le virus de l’hostilité8. »
Les métaphores médicales de la rumeur
La représentation de la rumeur est donc tributaire de la figure du corps : impulsion neuronale, métastase, épidémie mentale, virus… Cette dernière comparaison, pour positive et implacable qu’elle soit, est discutable pour au moins cinq raisons. La première est que les virus sont imparables, non les rumeurs (l’intellect humain n’est pas réductible à une matière aussi prévisible, quoique complexe, qu’un système immunitaire). La deuxième, que les virus ne sont pas doués d’intention, alors que les rumeurs peuvent être lancées à dessein. La troisième, que les virus sont inopérants après immunisation de leur victime, mais pas les rumeurs (on les oublie, on les remémore avec plaisir ou dégoût, on les parodie, etc.) La quatrième est que les virus ont un mode de transmission simple et prévisible, contrairement aux rumeurs : ces dernières peuvent être racontées comme un fait avéré, comme un fait douteux, comme un fait irréel, comme une fiction. La cinquième, enfin, est que la nature des virus est leur pouvoir contaminant, mais pas les rumeurs : je peux choisir de ne pas en transmettre ; si je transmets, je ne le fais peut-être pas avec la même intention que la personne qui me l’a transmise ; etc.
La métaphore virale est donc spécieuse. Elle rencontre les mêmes limites que celles portant sur les sociétés humaines vues comme des « corps sociaux », que le sociobiologisme affuble de maladies, syndromes, tumeurs (délinquance, corruption, intégrisme, prostitution, suicide, alcoolisme) et pour lesquelles il imagine des anticorps (l’État, l’École, l’Armée).
La rumeur envisagée dans ce contexte prend une valeur si particulière qu’il faut se garder donc d’employer les métaphores médicales et organicistes sans précaution. Faudrait-il en bannir l’usage ? Les raisons ne manqueraient pas. Métaphorisée dans le contexte médical, la rumeur oblige à se considérer soi-même « en surplomb » dudit corps, capable de l’ausculter, d’en tirer diagnostics et pronostics, et de remédier à l’infection. C’est filer la métaphore médicale au point de transformer le « rumorologue » en médecin ou en chirurgien, avec ce que cela comprend d’autoritarisme : il n’y a plus qu’une parole légitime, celle du spécialiste. Il n’y a plus d’ambiguïté sur l’essence de l’infection, forcément néfaste. La cure pour seul horizon, le corps social est inerte et inconscient, bien qu’en lutte instinctive avec l’infection. La rumeur est ainsi simplifiée à l’extrême, dépouillée de sa fonction signifiante et surdéterminée par sa force de transmission. On ne s’intéresse plus qu’au nombre de personnes « infectées9 ». Le démontage de mécanisme pousse au mécanicisme, la simplicité au simplisme.
Quand la rumeur est rangée au rang du seul symptôme, de la seule conséquence, elle n’est plus interprétée pour ce qu’elle signifie réellement mais pour ce qu’elle devrait signifier, comme si rien de ce qu’elle dit ne pouvait être sujet à analyse. Dire que le « président est atteint d’un cancer » ne signifie plus qu’on s’interroge sur sa santé, mais qu’on est pris du syndrome du citoyen lambda fantasmant sur les maux des grands de ce monde. Enfin, la rumeur n’a pour seul maître que l’analyste, et pour seule thérapeutique que le contrôle social. Pour éradiquer le mal, la seule médecine connue est la coercition10.
Le corps dans la rumeur en ligne
Quoi que cette critique de la métaphore médicale de la rumeur ait de sensé pour l’analyste, il circule dans nos sociétés occidentales un certain nombre de récits qui se présentent comme actuels et véridiques, qui le sont parfois, et que nous reconnaissons comme rumeurs. Malgré les préventions des théoriciens, le sens commun s’est saisi du concept de rumeur et l’utilise abondamment. L’intérêt porté à la place du corps dans le fonctionnement de la rumeur peut alors se transformer légitimement en interrogation sur la représentation du corps dans la rumeur. Il faudra se garder naturellement d’en tirer toute conclusion hâtive, à tendance socio-psychanalytique, où l’on pourrait laisser à penser que la manière de voir le corps dans la rue reflète une quelconque « pensée sociale ». Rien ne dit en effet qu’il y ait homogénéité des interprétations dans une même société, ni même que la moyenne des interprétations puisse être signifiante. Mais, en considérant le doux babil de la rumeur comme un discours cohérent parce qu’autosélectionné, on peut envisager d’entrer dans les arcanes de la construction du sens social.
Pour servir ici d’illustration au propos, on peut choisir un certain type de rumeurs, celles que l’on dirait « visuelles11 », car elles sont le lieu privilégié de la représentation des corps. Les rumeurs visuelles désignent les « images rumorales » qui circulent d’une boîte à lettres électronique à une autre, et que l’on trouve également postées sur les sites Web personnels (en particulier, dans les blogs). Les rumeurs visuelles, si l’on s’en tient à leur « trace » laissée sur les sites de référence (de type hoaxbuster.com en France, ou snopes.com aux États-Unis), ont une répartition thématique spécifique12. Près de la moitié des images concernent une prouesse ou un comble (nommé ainsi pour désigner un aspect anecdotique, bizarre, dérangeant ou extraordinaire). Le reste se trouve cantonné en cinq sujets comme l’humour, l’horreur, la politique (moins de 20 % chacun), le sexe et le surnaturel (moins de 10 % chacun). En prenant pour base le site de référence le plus important dans le domaine, l’américain snopes.com (coordonné par Barbara Mikkelson) et en classant les 370 images qui y sont affichées et discutées à la rubrique « Fauxtography » (jeu de mots laissant apparaître clairement que les rumeurs visuelles ont un statut ambigu), on constate que le corps humain n’est exhibé que dans 25 % des cas. C’est dire que le corps humain n’est pas l’objet premier des rumeurs visuelles. Pourtant, la monstration des corps est différente selon les types d’image : elle est extrêmement présente pour les images classées comme scènes d’horreur (30 sur 31, soit 97 %), les images people (79 %) et les images osées (76 %) et à peu près absente pour des catégories comme « politique et militaire », « accidents », etc.
Il y a visiblement une sélection invisible des images rumorales. Quand le corps est exhibé, il n’est pas montré n’importe comment. En particulier, les scènes « d’horreur » (scènes médicales, crimes, etc.) sont frappantes. Corps éviscérés, corps trépanés, corps défenestrés… l’être humain est réduit à une enveloppe corporelle extrêmement malmenée. Si l’on se reporte à un exemple présent en ligne sur http://dalesdesings.net/kidnap.htm et qui circule également par courriel, les photos sans date ni auteur qui illustrent une situation caractéristique d’intervention de la police lors d’une prise d’otage au Japon montrent que le corps d’un kidnappeur est non seulement criblé de balles, mais de plus il est montré en train de chuter dans le vide, et étendu à terre, ruisselant de sang13. Faut-il pour autant conclure que l’attrait du corps meurtri explique la circulation de ce type de rumeurs visuelles ? Ce n’est pas sûr : de nombreux sites Web affichent pareils exploits (les photos d’exécution capitale sont nombreuses pour qui sait chercher14), mais les photos y restent sagement stockées, sans circuler ensuite sur le Net à la manière de rumeur visuelle. Non, il faut regarder ici du côté du commentaire qui accompagne les photos, et qui est extrêmement travaillé. Il oppose dans une description ironique les modes de négociation américains et japonais (sur le modèle dérangeant mais efficace d’une opposition entre l’inefficacité polie de l’homme vicié par la civilisation et la cruauté efficace du bon sauvage : « Ici, aux États-Unis, nous procédons de telle manière […] Au Japon, bien au contraire… »). C’est donc dans l’appel au meurtre au nom de l’efficacité que réside l’efficacité cynique du message, et non dans l’image, toute saisissante qu’elle soit, de la « banale » exécution d’un criminel par un membre des forces de l’ordre.
Dans d’autres images rumorales, les corps disséqués sont exposés en gros plan, sur des tables d’hôpital, sous une lumière crue, et sans possibilité au regard de pouvoir se détacher du trou béant pratiqué dans le crâne – rumeur également populaire sur l’internet : le défunt présumé est victime d’une vermine épouvantable qui, issue d’un plat japonais (encore15 !) à base de poisson cru, s’attaquerait aux structures du cerveau16. L’image est repoussante, mais l’histoire racontée parallèlement aux images explique encore pourquoi elle n’est pas une « simple » image de trépanation. Elle est racontée presque comme un conte, commençant par : « Ceci est le cas réel d’un Japonais de la préfecture de Gifu, qui se plaignait constamment de maux de tête. M. Shota Fujiwara adore les sashimis et les sushis au point de les consommer aussi vivants et frais que possible pour son insatiable appétit17. » Revoilà la figure de l’étranger, insatiable, bestial, qui mange des produits vivants. Et, comme il s’agit d’un conte moral, l’anonyme correspondant termine sa missive horrifique par une série de vérités scientifico-sanitaires visant à éviter de tels maux. « Pensez-y à deux fois la prochaine fois que vous verrez un plat cru… Sinon vous pourriez avoir un mal de tête… » Derrière l’humour potache sans conséquence se construit bien un discours xénophobe jouant sans état d’âme avec les imaginaires de l’ailleurs.
On observe un dispositif analogue avec les images d’un sein de femme perforé d’une dizaine d’alvéoles contenant des larves à l’origine incertaine18. L’image est abominable, sans échappatoire. Mais, encore une fois, tel n’est peut-être pas le ressort de la diffusion : la lecture du texte qui accompagne les images insupportables renseigne aussi sur la récurrente mise en scène de l’Autre, dans un contexte exotique et frappant la faible femme occidentale en son intimité. « Une femme qui a été en Amérique du Sud a été piquée au sein par un insecte tropical. » La femme s’en remet aux médecins qui ne mesurent pas le mal et la font patienter. Puis, enfin, on soigne et on explique, avec moult détails insupportables : « Apparemment, l’insecte a pondu ses œufs dans son sein, ils ont éclos et les larves ont commencé à se nourrir de la graisse contenue dans le sein. » Le casting n’est pas innocent : il s’agit bien d’une femme. Les lieux sont choisis à dessein : il s’agit de pays tropicaux. Et là aussi, le conte est constitué puisqu’on trouve une explication logique à la fatalité venue de l’extérieur.
Sous-texte et prétexte de l’image
De ces trois exemples liés à la corporéité et aux rumeurs visuelles, il faut retenir que, bien que les images soient fortes au-delà de ce qu’on peut imaginer (force tirée précisément de leur aspect insupportable), le texte en est indissociable : il donne sens à l’horreur. L’absurdité du mal ne « voyage » pas sans être commentée. Cela fait la différence avec les images d’horreur (scènes réelles de crime, scènes d’exécution, erreurs médicales) qui ne circulent pas, ou mal, et que l’on trouve pourtant sur les sites Web spécialisés en la matière. Or, ces images qui soulèvent le cœur ne donnent pas lieu à rumeur, car elles se suffisent à elles-mêmes et elles ne pourraient prêter à discussion. De toute évidence, c’est là le moteur de la circulation des rumeurs : donner à dire, faire prétexte au lien social.
En termes de monstration des corps, les rumeurs visuelles n’ont pourtant pas que l’horreur à proposer. Certaines scènes érotisées prennent volontiers le relais. Ainsi en est-il de ces images qui circulent sur l’internet depuis 2002 et montrent des postérieurs féminins recouverts d’un tissu imprimé, laissant croire à leur nudité publique19. Mais encore là, on conclurait trop rapidement au photomontage (au « photoshoppage » comme on dit aujourd’hui, en référence à l’un des logiciels phares de la retouche d’images) si l’on ne prêtait attention au texte : « C’est une nouvelle mode au Japon : les jupes en trompe-l’œil au travers desquelles on peut voir des culottes et autres dessous. En fait, il s’agit d’imprimés ! Ces jupes font fureur à Tokyo20 ! » Nous voilà encore placés devant l’Autre, l’Étranger aux mœurs si spéciales et à l’humour incompréhensible. Et encore une fois, les femmes sont montrées dans leur simple apparat, même s’il s’agit encore d’un trompe-l’œil (un exemple connu montre que la nudité masculine est prétexte également à commentaire : depuis 2004 circule sur le Net une image montrant la reine Élisabeth au milieu du 1er Bataillon des Highlanders d’Argyll et Sutherland, à droite de laquelle est assis un soldat dont le kilt largement échancré laisse deviner une virilité de bon aloi21). Pour en terminer avec le thème de la nudité, alors que l’internet est empli de sites spécialisés dans les photos pornographiques, érotiques ou seulement aguichantes, le choix des images rumorales révèle le fonctionnement de la rumeur : les photographies qui ne prêtent pas à discussion restent sagement dans les sites consacrés ; celles qui nécessitent explication, débat ou contradiction sortent du lot et se mettent à se diffuser.
Enfin, une autre catégorie d’images qui retient l’attention ici est celle des corps tordus, anormaux ou vieillis qui circulent de boîte à lettres en boîte à lettres, ou sont retenus dans les filets de quelque blog ou autres sites d’humour lycéen. On trouve alors des femmes trop grandes, ou trop maigres, voire la photo d’un juvénile Bill Gates au milieu de son improbable équipe d’informaticiens peu après la création de Microsoft22. Là encore, les images sont accompagnées de textes qui, parfois, disent l’inverse de ce que les images laissent croire, et qui donnent lieu à de savants débats. On ne déroge pas à la règle : sur les sites de références des rumeurs, un tiers des photos sont « réelles », un tiers des photos sont « truquées », et un tiers des photos sont réelles mais mal légendées23.
Finalement, la véracité ou la fausseté des images rumorales ne semble pas expliquer leur circulation, pas davantage que la monstration du corps humain. Les images d’horreur s’y trouvent… pourvu qu’elles donnent lieu à penser. Les images érotiques y sont… pourvu qu’elles donnent l’occasion de jaser (et quel que soit le genre de mon interlocuteur). La conclusion à en tirer est qu’il y a bien une sélection par l’usage : les images rumorales sont sélectionnées par les relais eux-mêmes, qui hésitent avant de faire suivre une image graveleuse à leur patronne et se délectent d’avance de l’envoyer à tout l’étage. La circulation des images rumorales tient en effet à une caractéristique particulière : la diffusion est massive malgré le fait que chaque correspondant a le choix de faire suivre ou non le courrier reçu. On est loin de la « réplication » automatique, du mimétisme ou du même, que modélisent les mathématiciens et les physiciens. Certains indices devraient nous rendre prudents. Par exemple, tout le monde ne reçoit pas les chaînes de lettres, alors qu’il suffit théoriquement de quelques niveaux de relais pour couvrir la Terre entière24.
Or, exercer ce choix n’est pas dénué de contraintes, à la fois techniques et psychologiques. La première contrainte est technique, liée à la limite en temps ou en argent de la liaison internet. Cela explique la moindre diffusion des films vidéo ou des photographies de trop haute densité. Cela explique également pourquoi certains sujets sont plus traités que d’autres (animaux, enfants, etc.).
La seconde contrainte est qu’on ne fait suivre que rarement à une seule personne, mais bien plutôt à un groupe de personnes25. Il faut par conséquent que le sujet puisse intéresser non une individualité, mais un groupe pris dans son ensemble. En d’autres termes, on n’envoie pas n’importe quelle image, choisie au hasard de l’actualité ou de la proximité ; on envoie celles qui paraissent pouvoir intéresser le plus grand nombre par un aspect particulier. Ce tri est effectué pour chaque image et il résulte d’une économie entre ce qu’on imagine être d’intérêt général, ce qu’on pense « politiquement correct », ce qu’on croit « pertinent », « drôle », « saugrenu »… L’influence de l’horizon d’attente supposé explique pourquoi certaines images rumorales connaissent des « carrières » fulgurantes, et pourquoi d’autres s’éteignent tout aussi vite et aussi mystérieusement.
- *.
Maître de conférences en sciences de l’information et de la communication, université de Paris VIII. Chercheur au laboratoire « Communication et politique » (Cnrs, Paris).
- 1.
On a tendance à croire à une rumeur immanente depuis le sous-titre de Jean-Noël Kapferer, Rumeurs. Le plus vieux média du monde, Paris, Le Seuil, 1987. Il n’en est rien. Voir Pascal Froissart, « Historicité de la rumeur. La rupture de 1902 », dans Hypothèses 2000. Travaux de l’école doctorale d’histoire, Paris, Publications de la Sorbonne, 2001, p. 315-326.
- 2.
Ralph L. Rosnow, “Inside Rumor. A Personal Journey”, American Psychologist, vol. 46, n° 5, mai 2001, p. 484-496.
- 3.
Françoise Reumaux, Toute la ville en parle. Esquisse d’une théorie des rumeurs, Paris, L’Harmattan, 1994.
- 4.
Ralph L. Rosnow et Gary A. Fine, Rumor and Gossip. The Social Psychology of Hearsay, New York, Elsevier, p. 132.
- 5.
Edgar Morin et al., la Rumeur d’Orléans, Paris, Le Seuil, 1969.
- 6.
Joseph Duhamel, « La théorie mathématique des épidémies et des rumeurs », La Presse médicale, vol. 63, n° 34, p. 717-718.
- 7.
Pascal Froissart, la Rumeur. Histoire et fantasmes, Paris, Belin, 2002.
- 8.
Gordon W. Allport et Leo J. Postman, The Psychology of Rumor, New York, Russel & Russel, (1947) 1965.
- 9.
Alfred Sauvy et Anita Hirsch, De la rumeur à l’histoire, Paris, Bordas, 1985, p. 31.
- 10.
L’emprisonnement des leaders et l’interdiction de manifester pour certains mathématiciens, tels que M. Goswamy et A. Kumar, “Stochastic Model for Spread of Rumour Supported by a Leader Resulting in Collective Violence and Planning of Control Measures”, Mathematical Social Sciences, vol. 19, n° 1, 1990, p. 23-36.
- 11.
P. Froissart, « Les images rumorales. Une nouvelle imagerie populaire sur internet », Médiamorphoses, n° 5, 2002, p. 27-35.
- 12.
Id., « Des images rumorales en captivité. Émergence d’une nouvelle catégorie de rumeur sur les sites de référence sur internet », Protée, vol. 32, n° 3, hiver, 2004, p. 47-55.
- 13.
http://dalesdesigns.net/kidnap.htm [dernier accès 1er septembre 2008]. Après analyse, les photos sont tirées du numéro du 17 août 2004 du Yanzhao Metropolis Daily, et relatent un fait réel.
- 14.
Trois exemples piochés dans l’arrière-salle d’internet : http://gore.forcedexistence.com/ ou http://www.corpseoftheweek.com/ (images sans aucun commentaire), ou sur http://www.members.tripod.com/~VanessaWest/ (avec une mise en perspective éthique) [dernier accès 1er septembre 2008].
- 15.
Les sites de référence sur les rumeurs sont souvent américains, et l’on connaît la place du Jap dans l’imaginaire étasunien.
- 16.
Voir http://perso.orange.fr/aresub/medecinesubaquatique/dangersfaune/sushi/sushi.htm [dernier accès 1er septembre 2008].
- 17.
Voir http://anthosback.skyrock.com/6.html [dernier accès 1er septembre 2008].
- 18.
Voir http://legende666.allmyblog.com/9-larve.html [dernier accès 1er septembre 2008].
- 19.
Par exemple http://www.geocities.com/melonbar78/crazyferners.html [dernier accès 1er septembre 2008].
- 20.
http://touchesexy.blogs.com/touchesexy/2005/09/jupes_transpare.html [dernier accès 1er septembre 2008].
- 21.
http://www.yahbon.com/img-1685.html (parmi tant d’autres localisations) [dernier accès 1er septembre 2008].
- 22.
Images rumorales en circulation et en stock sur http://www.villiard.com/grande-femme.html ou http://www.bouliana.com/site/danger_web.htm ou http://ecosphere.wordpress.com/2005/12/25/vous-auriez-mise-sur-microsoft-en-1978/ (parmi tant d’autres sites) [dernier accès 1er septembre 2008].
- 23.
P. Froissart, « Des images rumorales en captivité », art. cité.
- 24.
Reprenant une idée du romancier hongrois Frigyes Karinthy, le sociologue américain Stanley Milgram avait montré, en 1967, qu’une « distance sociale » moyenne séparait tout individu des États-Unis. Depuis lors, on nomme cette théorie les « six degrés de séparation » ou l’« effet du petit monde ». Elle est encore problématique.
- 25.
Quand la liste des expéditeurs n’est pas cachée par la mention générique « Undisclosed-Recipient », on peut compter le nombre de codestinataires. Sans prétendre à la représentativité mais pour donner un indice caractéristique, j’ai effectué un recensement sur quelques boîtes à lettres de collègues et amis. Pour 2007, j’ai relevé 32 messages rumoraux (identifiés ainsi car incluant des images rumorales) en moyenne ; ils provenaient de 5 correspondants différents ; la liste des codestinataires comprenait 25 adresses en moyenne, mais l’écart type était de 15, ce qui est très significatif : en fonction des sujets, la liste des codestinataires change pour partie. Cette donnée numérique corrobore clairement l’intuition d’une diffusion plurielle à chaque étape de la transmission.