
La difficile introspection de la France au Rwanda
Tout à l’honneur de nos soldats déployés au Rwanda en octobre 1990, Raids, le magazine des forces spéciales françaises, ne déverse pas dans ses pages la bile haineuse de Kangura, la revue qui publie à la même époque les pré-génocidaires « commandements hutu[1] ». On y retrouve cependant une même vision ethno-majoritaire réservant la légitimité démocratique à des Hutu menacés par la minorité tutsi du pays, dont la guérilla, le Front patriotique rwandais (Fpr), est alors basée en Ouganda, terre anglophone, aux frontières du « pré carré » francophone ; autant dire, en termes de politique internationale prétendument « réaliste », du côté adverse.
La coopération entre Paris et Kigali
Avec cette opération Noroît, comme le montrent les nombreux documents d’origine rwandaise aussi bien que française rassemblés par Hélène Dumas, commissaire de l’exposition pour les 25 ans du génocide des Tutsi qui se tient actuellement au mémorial de la Shoah[2], l’hist