
Les impasses de l’État stratège
Le modèle de l’État stratège, inspiré de l’entreprise privée dans les années 1990, montre aujourd’hui ses limites. La solution se trouve peut-être dans la mise en place d’un État « en réseau », qui sache articuler les forces du terrain avec les logiques de gouvernance nationale.
Hier accusé d’être trop coûteux, le service public passé au crible de la « réforme de l’État » depuis trois décennies montre aujourd’hui ses failles – inégalités territoriales, ascenseur social en panne, appareil sanitaire diminué… Pour autant, la meilleure formulation du débat n’est pas forcément la sempiternelle question du plus ou moins d’État, qui ouvre sur la question des moyens ou celle du degré de décentralisation vis-à-vis des collectivités locales. C’est dans sa manière d’agir que nous voyons se jouer l’avenir du monde public, dans sa gouvernementalité, qui engage le rapport de l’État à la centralité et au contrôle. Un modèle d’« État stratège » s’est en effet cristallisé dans les années 1990, par lequel la haute fonction publique a installé une forme de monopole de l’intelligence tout en important des méthodes de management du privé. C’est ce modèle qu’il faut aujourd’hui dépasser.
De nouvelles formes d’action publique qui dessinent un État en réseau
Sur le terrain, à l’ombre des grandes polémiques politiques et des dé