
Des réfugiés environnementaux
Malgré une évolution du cadre juridique, notamment aux niveaux régional et national, il n’existe pas encore de statut clair pour les réfugiés environnementaux. Les déplacements liés aux changements climatiques sont pourtant massifs et une approche pragmatique reste indispensable pour faire face aux catastrophes.
Alors que l’époque est aux frontières et que nous commémorons le 70e anniversaire de la convention de Genève relative au statut des réfugiés, les migrations liées à l’environnement demeurent dépourvues de régime juridique clair. D’autres leviers, diplomatiques par exemple, peuvent néanmoins favoriser des migrations ordonnées.
Les migrations environnementales sont assurément un phénomène majeur des temps présents, d’ampleur croissante, mais difficile à apprécier. Anciennes, comme en atteste l’archéologie, présentes dans les mythes fondateurs, les migrations environnementales sont appelées à croître selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), mais elles sont difficiles à définir et à mesurer1. Les spécialistes parlent volontiers de « déplacés environnementaux » pour souligner la contrainte de migration et inclure les catastrophes naturelles et les accidents industriels.
Avec ces réserves méthodologiques, l’Internal Displacement Monitoring Centre a relevé en moyenne près de 25 millions de déplacés environnementaux par an entre 2008 et 2018, soit trois fois plus que les déplacés liés à des conflits. Il s’agit essentiellement de déplacements internes ou régionaux, liés à des inondations et des tempêtes dans des zones côtières ou des deltas densément peuplés. L’aggravation des effets du changement climatique pourrait pousser plus de personnes