
Ville affamée
Comment l’alimentation façonne nos vies. Traduit de l’anglais par Marianne Bouvier, postface de Bruno Lhoste
Carolyn Steel, architecte et professeur, a consacré sept ans à l’écriture de cet ouvrage sur les relations entre urbanisation et alimentation. Nées du surplus agricole, les villes n’ont jamais été indépendantes pour leur alimentation. Il fallait commercer et parfois loin, comme en témoignent les navires qui débarquaient des tonnes de céréales dans le port de Rome. Que dire alors des 30 millions de repas quotidiens à assurer pour le Grand Londres aujourd’hui ? Alors que la Grande-Bretagne dispose de 2 300 variétés de pommes, seules deux ou trois sont massivement commercialisées dans les supermarchés et elles sont bien souvent produites à des milliers de kilomètres. Les ventes de produits alimentaires en Grande-Bretagne relèvent de quatre enseignes dont le chiffre d’affaires s’accroît au rythme de la fermeture des petits commerces en ville et dans les campagnes. La conclusion s’avère sans appel : la sécurité alimentaire d’une ville est inenvisageable dans les conditions actuelles.
Thierry Paquot