
Le journalisme gangrené par le médiatique
Quiconque critique à juste titre les dérives médiatiques bute désormais sur une évidence. On ne pourra bientôt plus « couvrir » ce front-là, celui des médias, en campant dans l’ironie rigolote ou le potin assassin. Un peu de sérieux, voire de gravité, s’imposeront fatalement. Et s’imposent déjà. Pourquoi ? Parce que cette fameuse hégémonie médiatique, qui bouscule – et parfois ruine – le fonctionnement de la démocratie, n’est pas une calamité qu’il s’agirait de dénoncer infatigablement – et vainement.
C’est une émergence nouvelle, qu’il faut, vaille que vaille, apprendre à penser. Son aggravation rend dérisoires les discours furibards, les piques mondaines ou les déplorations nostalgiques. Les médias seront toujours là demain, après-demain, et plus tard encore. Leur prêter servilement allégeance est une capitulation bêtasse, mais les vitupérer sur le mode dédaigneux n’a pas davantage de sens. Or c’est entre ces deux extrêmes que balance trop souvent le discours dominant.
Ce qu’il faudrait plutôt favoriser, c’est une maîtrise progressive, une mise à distance, un apprentissage citoyen de cet «
Les médias contre la démocratie |