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Notes de lecture

Le Grand Paris du séparatisme social.

Il faut refonder le droit à la ville pour tous

septembre 2015

#Divers

Le Grand Paris fait couler beaucoup d’encre et ses partisans (technocrates, élu-e-s et multinationales, en particulier du BTP) se gardent bien d’en apprécier la dimension sociale. Hacène Belmessous, fin observateur et enquêteur des banlieues et de la « politique de la ville », auteur de nombreux ouvrages, s’invite au débat en prenant à la fois du recul historique et en replaçant la question du Grand Paris (qu’on limite souvent à un regroupement administratif) dans celle, plus vaste, de l’organisation territoriale, de la réduction du nombre des régions et aussi de certains « grands projets ». Son analyse part d’un étonnement : pourquoi les opposants aux grands projets qu’ils jugent « inutiles » (aéroport de Notre-Dame-des-Landes, barrage de Sivens, centre commercial au triangle de Gonesse, centre de vacances à Roybon…) ne fraternisent pas avec les « jeunes des banlieues », la plupart du temps issus de l’immigration, qui refusent leur exclusion (mouvement de 2005) ? Seraient-ce deux mondes à part ? Dans les interstices de l’île de béton qu’est la Défense, un metteur en scène, Roger des Prés, crée la « Ferme du Bonheur » (initiative agro-poétique) et le « Champ de la Garde » (friche citoyenne), où des habitants pas nécessairement politisés viennent régulièrement cultiver des possibles… Peut-être est-ce dans ce genre de lieux que ces deux mondes se rencontrent et qu’un autre Grand Paris s’éveille ? Réflexion salutaire, documentée et originale, qui mérite la discussion.

Thierry Paquot

Post-éditions, 2015
168 p. 16 €