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Notes de lecture

Bric et broc

octobre 2011

#Divers

Un écrivain et un lecteur. Un écrivain qui parle de ses lectures comme d’un « fourbi » (un titre déjà pris par M. Leiris) et un lecteur qui raconte comment il lit et comment il a pris goût à la lecture grâce à des lecteurs plus ou moins fous. Les deux restent à distance de tout emballement théorique. Écrire et lire, cela va dans les deux sens. Olivier Rolin, qui a recueilli ses textes à la demande du fondateur des éditions Verdier – une maison indissociable de l’histoire des anciens maos de la vague des années 1970 – aujourd’hui disparu, ne cherche pas à théoriser, il s’en défend au motif que « tramer la beauté avec les mots est proprement l’objet de la littérature ». Comme les textes sur la littérature retenus ici restent discrets en dépit de la lecture des Géorgiques de Claude Simon et de la relecture de l’Ulysse grec, on est frappé par les détours de Rolin qui, non sans écho à sa propre littérature, se penche ainsi sur les photos de Blaise Cendrars par R. Doisneau, sur les autoportraits de Rimbaud à Harrar ou raconte son voyage à Vancouver pour découvrir l’endroit où a vécu Malcolm Lowry. Si Rolin aime les fantômes, Thierry Paquot qui pratique l’art de la sieste (titre d’un précédent petit ouvrage très apprécié) déploie beaucoup d’énergie pour lire… De fait, ce « goûteur de livres » n’est pas un rat de bibliothèque et ne court pas après les librairies pour collectionneurs, il n’arrête donc pas de braconner et d’imaginer des stratégies susceptibles de découvrir des livres et de les lire. À croire qu’on peut lire comme on fait la sieste.

O. M.

Verdier, 2011
144 p. 13,50 €