Memorial en danger
L'association russe Memorial, apparue il y a vingt-cinq ans dans la mouvance de la perestroïka, recense les crimes commis au nom de l'URSS et apporte une aide sociale et juridique à ses victimes. Elle possède des antennes dans divers pays de l'ancien bloc soviétique et dans des pays occidentaux. C'est cette structure en parapluie qui sert aujourd'hui de prétexte au Kremlin pour exiger que Memorial enregistre toutes les associations qu'elle regroupe auprès de l'Etat russe. Déjà en juillet, Memorial avait été obligée de s'enregistrer en tant qu'"agent de l'étranger"; son centre de Pétersbourg, qui avait refusé l'appellation, a dû fermer. L'attitude du Kremlin envers Memorial est symptomatique du durcissement du gouvernement russe à l'égard des ONG et des défenseurs des droits de l'homme.
En soutien à Memorial, qui oeuvre pour la mémoire historique et pour la défense des droits (le centre de Petersbourg s'occupait par exemple des droits des Tsiganes), nous republions ce weekend un article d'octobre 2008 publié par l'association sur la guerre des mémoires.
