Pierre Brossolette, de l'exil au Panthéon
Homme de plume et d’action, Brossolette pendant la guerre participe à la Résistance – en France, à Londres, à Alger – mais aussi à son organisation, à ses débats, à ses conflits internes. Profondément humaniste, difficilement classable, ce soldat de l’« armée des ombres » se voit tardivement reconnaître comme une figure majeure de la Résistance.
Pierre Brossolette entre au Panthéon, cette « École normale des morts » qui, par-delà les débats et les années, demeure un « lieu vivant de la mémoire nationale1 ». Il n’est pas le seul résistant français ainsi distingué. À l’avenir, d’autres combattants de la Libération le seront peut-être à leur tour2. Mais aujourd’hui c’est lui, le chantre des « soutiers de la gloire3 », qui s’apprête à rejoindre la petite cohorte des grands hommes auxquels la patrie se déclare pour toujours reconnaissante. Examinons par conséquent, pas à pas, ce qui, dans son parcours4, justifie une telle élévation. On procédera en l’envisageant, à la suite de Mona Ozouf5, comme un homme à la fois ordinaire et extraordinaire. Ordinaire, car de chair et d’émotio