Présentation par Joël Roman
La mondialisation contemporaine ne peut être réduite à sa seule dimension économique. Doivent être également prises en compte les mutations politiques, culturelles, technologiques et surtout un phénomène d’urbanisation qui n’a jamais été aussi rapide que celui que l’on observe dans les pays dits émergents, à commencer par le Brésil et la Chine. Nous assistons effectivement à la dernière génération de l’exode rural à l’échelle planétaire. Si les flux et les mobilités l’emportent désormais sur l’inscription territoriale, l’urbanisation passe désormais par des hyper-lieux interconnectés, par des villes-monde et des métropoles quand elle ne débouche pas sur le chaos ou l’informel. Si la ville européenne résiste en apparence, qu’en est-il des scénarios possibles aujourd’hui ? Ne faut-il pas en appeler d’urgence à une « re-contextualisation » donnant toute sa dimension à l’imaginaire mais aussi à la politique si l’on observe la pluralité des mouvements urbains qui se multiplient aujourd’hui (villes refuges, villes sanctuaires…). Cette conversation sur l’urbain a pour but de voir comment le monde se reconfigure au rythme d’une « urbanisation » peu maîtrisée alors que « l’urbanité » est plus que jamais fragilisée.
Olivier Mongin est directeur de publication des revues Esprit et Tousurbains.
Fondation Calouste Gulbenkian Paris