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Notes de lecture

Au-delà de la rareté.

L’anarchisme pour une société d’abondance. Traduit de l’américain par Helen Arnold, Daniel Blanchard, Vincent Gerber et Annick Stevens, présentation de Vincent Gerber

octobre 2016

#Divers

Théoricien de l’«  écologie sociale  », l’anarchiste américain Murray Bookchin (1921-2006) rassemble dans cet ouvrage de combat plusieurs articles des années 1960. Ils montrent la perspicacité de ses analyses de la technique et de l’organisation politique d’un point de vue environnemental, alors rarissime. Bookchin explique en quoi le capitalisme triomphant s’appuie sur la contestation marxiste qui participe du même productivisme. L’abondance prônée par le capitalisme est en fait un gaspillage au coût écologique absurde. La rareté qu’il lui oppose est qualitative et englobe «  les relations sociales et le système culturel qui créent l’insécurité dans le psychisme  ». C’est une vision unitaire de l’individu-créatif qu’il met en œuvre avec tout ce qui en permet la réalisation : la fin de la hiérarchie par l’autogestion généralisée, le remplacement des «  classes sociales  » par l’«  assemblée des tribus  », constituées de «  groupes d’affinité  », l’effacement de l’État et l’autonomie du «  local  ». De nombreux mouvements sociaux récents, comme ceux des Indignés et des zadistes, y puiseraient bien des confirmations à leurs analyses et projets. Dans la postface de 1985, il concède que la contre-culture ne suffit pas, que des contre-institutions sont nécessaires et voit dans les municipalités un terrain d’expérimentation.

Thierry Paquot

Écosociété, 2015
280 p. 20 €