PIERRES BLANCHES
Problèmes du personnalisme
Ce volume en format de poche précède et annonce une édition critique des œuvres complètes de Landsberg chez le même éditeur, une initiative bienvenue qui relaie un renouveau de l’intérêt pour cet auteur déjà perceptible en Allemagne et en Italie. Landsberg est à plusieurs titres l’auteur qui a formulé dans les années 1930 le personnalisme de la manière la plus aboutie philosophiquement. Élève de Husserl à Fribourg, contraint à l’exil, il arrive en France dans les cercles d’Esprit, après un passage par l’Espagne. Il introduit donc la phénoménologie dans ces cercles chrétiens qui ont du mal à articuler leur aspiration spirituelle avec leur souci de l’histoire. Ses textes sur le sens de l’action, la vocation et sur l’engagement personnel ordonnent ces postulations contradictoires, sans former néanmoins un système qui appauvrirait l’expérience, à partir du constat que nous sommes « situés ». Sa volonté de mettre en rapport son analyse philosophique de la condition humaine avec la critique lucide des événements qui précipitent vers la guerre se marque dans ses « Réflexions pour une philosophie de la guerre et de la paix » mais aussi dans ses analyses sur Nietzsche, Scheler ou Kafka. Le volume, préfacé par Olivier Mongin, tire son titre du dernier texte, plus aphoristique, où se rencontrent création littéraire, réflexions personnelles et références philosophiques, dans une même attention au sens immanent des phénomènes.
M.-O. P.
M.-O. P.