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Philippe Richer à Paris en 2012
Philippe Richer à Paris en 2012
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Philippe Richer (1923-2018)

mai 2018

#Divers

Ils sont peu nombreux ceux qui, au détour d’un croisement, vous rappellent que tel passant leur donne à penser à un homme rencontré à Buchenwald. Philippe Richer (1923-2018) était de ceux-là, jusqu’à récemment devenir victime d’un incident de la circulation, à l’âge de quatre-vingt quatorze ans. L’homme était incroyablement modeste. Il était entré dans la Résistance parce qu’il le fallait, rien de plus, parce qu’il avait des convictions et, par la suite, il n’avait pas cessé de résister à Buchenwald. De retour à Paris, il était rentré chez lui en autobus… Ensuite, il a fondé une famille, une vraie, et il a tout fait pour servir son pays, jusqu’à devenir ambassadeur de France au Vietnam, sans illusion bien sûr. Tout simplement. C’était déjà bien, mais j’ai toujours pensé qu’il méritait mieux. Il n’aimait pas du tout qu’on lui demande pourquoi il n’avait pas mieux « réussi ». Il lui suffisait d’avoir compris alors ce qui se passait en Indochine et en France, dans un temps où le délire communiste régnait sur le pavé parisien. Lui n’avait aucune haine pour les ambitieux qui l’avaient précédé. Ambassadeur de France, c’était très bien : il était resté patriote. Prendre le parti de Michel Rocard, c’était le moins : il en parlait peu, mais il a fait ce qu’il pouvait pour aider cette gauche-là. Pourtant, c’est aider des jeunes étudiants chinois qu’il préférait, et participer à des soupes populaires. Et encore faire des livres sur l’Asie : quelques jours avant de mourir, il venait de rédiger le plan d’un nouveau. Un type très bien, donc…