L’autre mondialisation de l’édition
Avec l’internationalisation de quelques grandes maisons d’édition, le livre est entré dans l’économie des grands chiffres. Pourtant, la rencontre et la découverte de la création à travers le monde peuvent aussi passer par un travail plus artisanal, et non moins économique, d’échange entre petites structures, comme le montrent les initiatives présentées ici.
C’était il y a quatre ans. Le groupe Matra-Hachette de Jean-Luc – puis Arnaud – Lagardère, avait le projet de racheter le pôle « édition de livres » d’un autre grand groupe international, « Vivendi » de Jean-Marie Messier, démantelé pour avoir trop joué au monopoly de la financiarisation de l’économie1. Finalement, après une intervention des institutions européennes2, c’est le fonds d’investissement « Wendel » d’Ernest-Antoine Seillière, qui récupérera la plus grande partie de Vivendi Publishing3. Plus récemment, le même groupe « Hachette », celui de monsieur Lagardère, annonçait qu’il prenait des positions importantes dans l’édition de livres aux États-Unis.
Alors c’est cela la mondialisation dans l’édition ? Saint-Germaindes-Prés versus Dallas ? Vecteur d’un débat d’idées réputé moins approximatif que ce qui se joue dans les médias, support de la littérature, le livre, à l’heure de la mondialisation, se retrouverait donc objet de spectaculaires marchandages, de gigantesques rachats, avec des sociétés qui changent sans cesse de contrôle, des capitaux fluctuants à en attraper le mal de mer ?
Oui, certainement, c’est cela. Mais ce n’est pas que cela. Il faut bien sûr rester vigilants et attentifs sur les mouvements incessants dans le contrôle des maisons d’édition et sur les logiques que cela impose4, mais veiller également à ne pas se laisser hypnotiser par ces feuilletons finalement assez lassants.
On choisira d’évoquer ici d’autres histoires. Il ne s’agit pas de prétendre qu’elles seraient plus significatives ou plus représentatives, ou plus « on ne sait quoi » que les grands mouvements de capitaux dans l’industrie de l’édition : elles sont – ces histoires ; et elles sont bien réelles, et c’est suffisant.
Les batailles de l’eau
Mohammed Larbi Bouguerra est un grand intellectuel tunisien qui a publié les Batailles de l’eau, un livre remarquable pour saisir les enjeux de la question de la maîtrise de l’eau qui sera au cœur de bien des nœuds que nous aurons à dénouer dans les années à venir. Ce livre, d’emblée, n’a pas eu un éditeur, mais douze : en Tunisie, bien sûr, mais aussi en France, en Suisse, au Canada, en Belgique, au Bénin, au Cameroun et ailleurs5.
La coédition a permis de réaliser des économies parce que le nombre d’exemplaires était plus important que si le livre n’était sorti que dans un seul pays. Pour les éditeurs des pays du Nord, elle a coûté le même prix que leurs autres livres, et les économies réalisées ont été concentrées vers les éditeurs des pays en développement, afin que l’ouvrage soit mis en vente à chaque endroit à un prix accessible : en fait, ce sont trois zones de prix qui ont été négociées entre les éditeurs, une pour les pays du Nord, une autre pour les pays d’Afrique du Nord et une troisième pour les pays d’Afrique subsaharienne.
Ce sont ensuite cinq éditeurs lusophones (au Portugal, mais aussi au Brésil et en Afrique), un éditeur hispanophone, cinq éditeurs arabophones et pour finir six éditeurs anglophones, en Grande-Bretagne, en Inde, au Canada, en Malaisie, en Afrique du Sud et en Thaïlande, qui ont choisi eux aussi d’éditer ce texte de Larbi Bouguerra dans des traductions en portugais, en espagnol, en arabe et en anglais. Cinq langues différentes, pour vingt-neuf pays, des dizaines de milliers d’exemplaires du livre : voilà des chiffres pour les Batailles de l’eau, mais à ces chiffres, il faut ajouter le montage solidaire pour le prix du livre, entre éditeurs du Nord et éditeurs du Sud.
L’Ombre d’Imana
Véronique Tadjo est un écrivain francophone reconnu qui a entre autres publié un texte remarquable d’engagement, d’humanité et de nuance sur le génocide rwandais : l’Ombre d’Imana, édité par Actes Sud6. Plusieurs éditeurs africains membres de l’Alliance des éditeurs indépendants et Étienne Galliand, directeur de cette Alliance, ont très vite senti l’absurdité, le scandale même, qu’un tel texte ne soit publié qu’en France, et du fait que son prix – adapté au marché français du livre – le rendait totalement inaccessible au public africain.
Sollicités, tant l’auteur que son éditeur français se sont tout de suite sentis concernés et ont su réagir autrement que selon la seule rationalité marchande de l’édition. Ainsi, un projet a émergé, sous forme de coédition : chaque éditeur africain a dit combien d’exemplaires il pensait être en mesure de diffuser si l’on parvenait à tel ou tel prix ; les éditions Cérès, de Tunis, se sont chargées de la fabrication.
Et il y a six mois, une nouvelle édition, panafricaine, de l’Ombre d’Imana a pu voir le jour avec les éditions Akoma Mba au Cameroun, Cérès en Tunisie, Edilis en Côte d’Ivoire, Khoudia au Sénégal, Ruisseaux d’Afrique au Bénin, Sankofa & Gurli au Burkina Faso, Silence au Gabon et Urukundo au Rwanda. Le prix de vente en Afrique a pu être établi par ces éditeurs à 1 500 francs Cfa, c’est-à-dire un peu plus de deux euros, quand l’édition originale française était à quinze euros et l’édition poche à six euros cinquante.
Le lancement de la coédition en Afrique a été soutenu activement par Radio France International et un « appel aux auteurs, aux éditeurs et aux institutions francophones pour une édition francophone solidaire7 » a été initié dans le prolongement de cette réalisation. Pour que demain, les livres des auteurs africains ne soient pas seulement disponibles dans les pays du Nord et édités par des éditeurs du Nord8.
Et il faudrait encore évoquer ici À quand l’Afrique ? de Joseph Ki-Zerbo9, la Diplomatie non gouvernementale d’Henri Rouillé d’Orfeuil ou, concernant l’émergence de nouvelles pratiques, le catalogue commun, en ligne sur internet, des éditeurs indépendants francophones ou encore lusophones ou la structure commune de diffusion mise en place par une dizaine d’éditeurs indépendants indiens10.
Appel aux auteurs, aux éditeurs et aux institutions francophones pour une édition francophone solidaire (extraits)
La littérature africaine de langue française – comme celle de langue anglaise ou de langue portugaise – vit aujourd’hui une situation paradoxale : elle est mieux représentée et mieux connue en Europe qu’en Afrique. Les auteurs africains accèdent à la notoriété en confiant leurs textes à des maisons d’édition européennes connues. […]
Au final, nous sommes bien obligés de le constater : l’Afrique se retrouve privée d’une partie de sa littérature.
Malgré des conditions difficiles, maisons d’édition, imprimeries, librairies, lecteurs existent en Afrique. Des solutions existent, qui nécessitent la collaboration et la bonne volonté des différents acteurs de la chaîne du livre. La coédition – entre éditeurs européens et africains ou entre éditeurs africains – est l’une d’entre elles. […]
Nous appelons les auteurs africains habituellement publiés en France à réserver parfois quelques-uns de leurs textes à des maisons d’édition africaines ou à favoriser des projets de coédition entre éditeurs du Nord et éditeurs du Sud.
Nous appelons les gouvernements africains à améliorer les conditions de production, de diffusion et de promotion du livre dans leurs pays, en adaptant le cadre légal (taxation du papier et des autres matières premières en particulier), en mettant en place un système de formation des professionnels et en poursuivant les efforts d’alphabétisation.
Nous appelons les éditeurs africains à offrir aux auteurs de leurs pays des conditions normales de publication, notamment en respectant leurs droits d’auteur.
Nous appelons les éditeurs français à imaginer, toutes les fois que cela semble possible, des projets de coédition avec leurs homologues africains ; ou du moins à ne pas inclure le continent africain dans les contrats d’édition afin de faciliter l’éclosion de projets éditoriaux dans les pays africains.
Nous appelons les institutions de l’espace francophone à favoriser et à soutenir ces accords solidaires afin d’encourager les industries culturelles locales et l’accès au livre.
Nous appelons les librairies et les bibliothèques françaises à s’ouvrir aux publications africaines et à les promouvoir auprès des lecteurs français au même titre que les autres littératures, afin de renverser les logiques commerciales régissant les rapports Nord-Sud.
Promouvoir des alliances solidaires
Les éditeurs impliqués dans ces différentes réalisations ne sont pas simplement des signatures en bas d’un contrat : il s’agit d’éditeurs indépendants11 qui depuis des années ont pris l’habitude de travailler ensemble lorsqu’un projet de livre, apporté par l’un ou par l’autre, leur semble important pour le débat public dans leur pays. Et si le projet leur semble trop étranger, ou trop loin des préoccupations qui sont les leurs, ils n’y participent pas. Tout simplement.
C’est de cette façon que fonctionne, depuis près de cinq années, l’Alliance des éditeurs indépendants pour une autre mondialisation qui compte maintenant près de quatre-vingts éditeurs, venant d’une quarantaine de pays et publiant dans une dizaine de langues.
Sans sacrifier les standards de rentabilité qui sont les leurs, nécessaires pour que leurs maisons puissent durer, ils adhèrent au principe que les économies d’échelle réalisées par l’ampleur d’une coédition soient réparties, non sur la base du rapport de force, mais en fonction de la situation du marché du livre dans les différents pays.
Lorsqu’ils participent à une coédition, ils le choisissent vraiment et s’impliquent dans le projet. C’est un livre qui dure, qui reste inscrit dans leur catalogue, un livre dont ils font en sorte qu’on parle dans les journaux et les médias de leur pays, un livre qu’ils « travaillent » de sorte qu’il soit présenté dans les librairies importantes. Bref, ils font, chacun, Ritu et Indu en Inde, Joseph au Liban, Béatrice au Bénin, Richard en Suisse, Bridget à Johannesburg, Gilles ou Bernard en France, Nouri à Sfax et Karim à Tunis, Hector en Argentine, Paulo au Chili et tant d’autres, ils font leur métier d’éditeur, femmes et hommes passionnés par le fait de placer un texte, littéraire ou d’analyse, au cœur du débat dans leur pays, passionnés tant par le livre que par les défis auxquels leurs concitoyens sont confrontés.
Éditeur : un métier territorialisé
Même dans la mondialisation – encore plus peut-être dans la mondialisation ? – éditer est un métier territorialisé : on n’édite pas dans la bulle du village mondial. Ou alors, ce qu’on produit, ce sont de gros livres luxueux pour salles d’attente avec des photos qui passent partout et des textes en « globish » (global english), des Bibles fondamentalistes sur papier fin pour chambres d’hôtel, des Corans salafistes et multicolores par palettes ou des œuvres aussi subtiles que les modes d’emploi de Microsoft.
Pour le reste, il faudra toujours que quelqu’un de solidement attaché à sa communauté, son pays, sa terre, quelqu’un qui a à cœur de faire partager aux « siens » l’aventure qu’il a vécue en lisant un texte, quelqu’un qui ne pourra pas s’empêcher de s’engager pour une cause à laquelle il ou elle croit et pour un texte qui l’exprime, la complexifie, la développe, il faudra toujours qu’un éditeur ou une éditrice décide de publier un texte, qu’il risque pour cela de l’argent – certes, oui, il en faut – mais aussi du temps, de l’engagement, de la passion, il faudra toujours qu’il soit fier d’avoir publié tel livre ou honteux d’avoir publié tel autre.
Proposer aux éditeurs indépendants de faire alliance, ce n’est pas se bercer de l’idée que ce serait chose simple. Les événements internationaux interfèrent forcément (le stock des Batailles de l’eau en arabe bloqué à Beyrouth l’été dernier, par exemple) et les projets sont parfois confrontés aux stratégies des grands groupes de l’industrie culturelle. Et au-delà de ces difficultés, la progression va le plus souvent de malentendu en malentendu12, la traduction littéraire se révèle n’avoir rien à voir avec une transposition mécanique d’une langue à l’autre13, les pratiques professionnelles sont parfois ici ou là contradictoires…
Mais parce qu’éditer est un métier ancré dans une culture, un peuple, une terre, la mondialisation de l’édition ne peut se faire que dans l’approfondissement de cette logique d’alliance, et en inventant les règles qui permettront de limiter le déploiement des absorptions et des fusions, propres aux industries culturelles fortement financiarisées.
Une période clef pour la régulation de l’économie du livre
L’économie de l’édition ressort des trois pôles de l’économie plurielle14 : des aspects marchands, des interventions de la société civile (notre Alliance en est un exemple) et des modalités de régulation par les pouvoirs publics.
Nous nous trouvons actuellement, à différents niveaux de gouvernance (collectivités locales, État et Union européenne, international), dans une période clef, une période où des choix s’opèrent et vont s’opérer dans le domaine de l’intervention de la régulation publique sur l’organisation de l’édition et de la diffusion des livres.
En France, communes et département ont depuis de longues années une intervention forte dans le domaine de la lecture publique avec les bibliothèques municipales et les bibliothèques départementales de prêt. Ce qui émerge depuis quelques années et se renforce ces derniers mois, c’est l’intervention des régions françaises en soutien à la librairie et à l’édition indépendantes. On n’est plus là dans le registre de l’intervention de collectivités locales sur la seule lecture publique, mais bien dans l’invention de véritables politiques régionales du livre, avec, par rapport à la politique nationale du livre, des stratégies d’influence moins pesantes de la part des grands groupes de l’industrie culturelle.
Au plan national, nous sommes dans une période électorale qui cristallise, entre autres sujets bien sûr, la réflexion sur les politiques publiques dans le domaine de la culture et du livre. Chacun encense – à juste titre – la loi Lang sur le prix unique, mais il semble évident que nous sommes à la fin d’un cycle, et qu’il nous faut inventer de nouvelles régulations pour préserver et développer la bibliodiversité15. À cet égard, la pertinence de l’échelon européen sur ces enjeux reste en question16.
Au plan international, enfin, ces dernières années ont été marquées par les débats dans les institutions internationales (à l’Unesco et dans les négociations commerciales multilatérales) concernant le statut des biens culturels : l’adoption de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles et sa ratification par un nombre grandissant de pays17, qui a permis son entrée en vigueur en mars 2007, ouvrent la voie à ce qu’on a longtemps nommé « l’exception culturelle », à savoir que les biens culturels, dont les livres bien sûr, ne sauraient être considérés seulement comme des marchandises, et qui s’exprime maintenant par « la protection et la promotion de la diversité18 ».
Il reste à décliner les conséquences concrètes de cette convention : soixante-dix éditeurs indépendants du monde latin, réunis il y a un an à Guadalajara, ont souligné les effets dévastateurs sur la diversité culturelle de la logique purement financière à l’œuvre dans les industries de l’édition19.
C’est dans cette direction que nous devons imaginer à différents niveaux – collectivités locales, États, institutions internationales – les régulations qui établiront un environnement propice à l’édition, à l’éclosion et à la circulation de pensées argumentées qui, dans leurs pacifiques confrontations, donneront forme à notre monde.
Déclaration des éditeurs indépendants du monde latin (extraits)
Nous, 70 éditeurs indépendants, venus de 23 pays du monde latin, d’Afrique, d’Amériques et d’Europe, réunis à l’occasion de la rencontre « Les éditeurs indépendants du monde latin et la bibliodiversité », organisée par l’Union latine, l’Alliance des éditeurs indépendants, et le Centre régional pour la promotion du livre en Amérique latine et dans la Caraïbe (Cerlalc) dans le cadre de la Foire internationale du livre de Guadalajara, dressons les constats suivants :
le rôle des éditeurs indépendants, en tant qu’acteurs essentiels de la diffusion d’idées, de la construction de l’individu et du citoyen – véritables passeurs d’imaginaires – est aujourd’hui, partout dans le monde, gravement compromis ;
les éditeurs indépendants sont en effet touchés de plein fouet par la globalisation économique, qui favorise la concentration financière de leur secteur, dominé aujourd’hui par de grands groupes éditoriaux. Les logiques purement financières poussent l’édition vers une marchandisation qui n’est pas compatible avec la création et la diffusion de biens culturels. Partout, la bibliodiversité est en danger ;
nous constatons que cet appauvrissement culturel entre en particulier en contradiction avec l’esprit de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, qui vient d’être approuvée par la grande majorité des États au cours de la dernière conférence générale de l’Unesco […] ;
nous nous engageons collectivement à promouvoir des accords commerciaux solidaires, particulièrement en suscitant et développant les processus de coédition, de traduction, de diffusion commune entre éditeurs du Sud, entre éditeurs du Nord et entre éditeurs du Nord et du Sud […] ;
nous attirons l’attention de nos dirigeants sur la nécessité vitale de favoriser et d’accompagner l’émergence d’industries culturelles locales, en particulier dans le monde de l’édition, permettant des échanges plus équilibrés entre les pays. […]
- *.
Thierry Quinqueton est président de l’Alliance des éditeurs indépendants pour une autre mondialisation.
- 1.
Voir le dossier du numéro d’Esprit de juin 2003 Malaise dans l’édition, pages 40 à 188, qui, au-delà de cette question spécifique de la concentration Hachette-Vivendi Universal Publishing, présente les principaux enjeux de l’évolution de l’édition de livres.
- 2.
Il est assez édifiant de se reporter au détail de l’instruction du dossier par la Commission européenne (cas n° Comp/M.29/78 Lagardère/Natexis/Vup, 2004) qui applique ici au livre le détail des réglementations anticoncentration valides pour toutes les entreprises et se retrouve ainsi à distinguer les « bons auteurs » ou les « collaborateurs importants » de telle ou telle maison d’édition sur des critères strictement économiques, ce qui est assez logique du point de vue de ceux qui instruisirent le dossier, mais laissera un peu rêveur quiconque se remémorerait au cours de la lecture, même de façon fugace, qu’il est question aussi, tout de même, de littérature et de pensée.
- 3.
Sur ces questions, on pourra aussi se reporter au remarquable « dossier du Canard Enchaîné » publié en novembre 2004, Tant qu’il y aura des tomes… Enquête sur le petit monde des livres et les nouveaux pontes de l’édition, 82 p.
- 4.
Voir les livres d’André Schiffrin, l’Édition sans éditeurs, Paris, La Fabrique, 1999 et le Contrôle de la parole, Paris, La Fabrique, 2005, et dans la même veine l’ouvrage de Janine et Greg Brémond, l’Édition sous influence, Paris, Liris, 2004.
- 5.
Mohamed Larbi Bouguerra, les Batailles de l’eau, pour un bien commun de l’humanité, 2003 ; au sein des 12 coéditeurs de l’ouvrage en langue française, les deux éditeurs français chez qui l’ouvrage peut être commandé par votre libraire sont, d’une part, les éditions de l’Atelier et, d’autre part, les éditions Charles Léopold Mayer.
- 6.
Véronique Tadjo, l’Ombre d’Imana, Arles, Actes Sud, 2000 (en « Babel Poche », 2005).
- 7.
Voir l’encadré page suivante avec des extraits de l’appel, et www.alliance-editeurs.org pour plus d’informations.
- 8.
L’association Afrilivres a édité en 2004 un catalogue des livres disponibles des éditeurs africains, avec le soutien de l’Agence intergouvernementale de la francophonie, du ministère français des Affaires étrangères et de l’Alliance des éditeurs indépendants ; ce catalogue est disponible auprès de l’Alliance des éditeurs indépendants ou téléchargeable sur le site d’Afrilivres : www.afrilivres.com
- 9.
Joseph Ki-Zerbo, À quand l’Afrique ? Entretien avec René Holenstein, 2003 ; au sein des huit coéditeurs de l’ouvrage en langue française, l’éditeur français chez qui l’ouvrage peut être commandé par votre libraire sont les éditions de l’Aube. Nous avons appris en décembre 2006, avec beaucoup de tristesse, le décès du professeur Joseph Ki-Zerbo. Tout dernièrement, À quand l’Afrique ? a été traduit en portugais et coédité par les éditions Pallas (Brésil), Campo das Letras (Portugal), Ku Si Mon editora (Guinée Bissau) et Cha de Caxinde (Angola).
- 10.
Henri Rouillé d’Orfeuil, la Diplomatie non gouvernementale. Les Ong peuvent-elles changer le monde ?, 2006 ; au sein des dix coéditeurs de l’ouvrage en langue française, l’éditeur français chez qui l’ouvrage peut être commandé par votre libraire sont les éditions de l’Atelier. En illustration au propos sur la coédition solidaire, on notera que le même livre, dont le prix unique français est de 14 euros, sera diffusé, par exemple, par les éditions Tarik au Maroc à un prix équivalent à 7 euros ou par les Presses universitaires d’Afrique au Cameroun à un prix équivalent à 5 euros.
- 11.
Sur ce que recouvre l’expression « éditeur indépendant », voir le livre de Gilles Colleu, Éditeurs indépendants : de l’âge de raison vers l’offensive ?, Alliance des éditeurs indépendants, coll. « État des lieux de l’édition », 2006 et, particulièrement, les développements concernant la précision « éditeur indépendant de création », comme en écho aux « librairies de création ».
- 12.
Voir, sous la direction de Michel Sauquet, l’Idiot du village mondial. Les citoyens de la planète face à l’explosion des outils de communication : subir ou maîtriser ?, Paris, éd. Charles Léopold Mayer, 2004.
- 13.
On pourra lire à ce sujet la contribution de Barbara Cassin, « Violence de la traduction : traduire l’intraduisible », dans Atlas, Vingt-deuxièmes assises de la traduction littéraire (Arles 2005), Arles, Actes Sud, 2006, p. 167-179.
- 14.
Genauto Carvalho de Franca Filho, Jean-Louis Laville, Jean-Philippe Magnen et Alzira Medeiros, Action publique et économie solidaire, une perspective internationale, Ramonville, Érès, 2005, et Guy Aznar, Alain Caillé, Jean-Louis Laville, Jacques Robin et Roger Sue, Vers une économie plurielle, Paris, Syros, coll. « Alternatives économiques », 1997.
- 15.
Voir l’ouvrage collectif l’Accès au livre, édition solidaire et bibliodiversité, Bruxelles, Colophon éditions, 2003, et particulièrement la contribution de Jean Richard, « Le livre équitable », p. 15-31.
- 16.
Voir Jean-Noël Jeanneney, Quand Google défie l’Europe, Paris, Mille et une nuits, 2006 : l’auteur revendique la pertinence de l’échelon européen pour l’action publique dans ce domaine et, cependant, tout son texte manifeste que sans l’impulsion politique forte d’un État – en l’espèce, la France – rien ne peut se mettre en place.
- 17.
Voir l’article de Jean Musitelli dans La Revue internationale et stratégique, n° 62, été 2006, « La Convention sur la diversité culturelle : anatomie d’un succès diplomatique ».
- 18.
Voir le dernier livre de Françoise Benhamou, les Dérèglements de l’exception culturelle, Paris, Le Seuil, 2006, particulièrement le chapitre « De l’exception à la diversité. Glissement sémantique ou changement de paradigme ? », p. 245-283 ; le précédent ouvrage de F. Benhamou, l’Économie de la culture, Paris, La Découverte, 1996 (rééd. 2004), est un classique.
- 19.
Voir l’encadré ci-dessus et, pour plus d’informations, www.alliance-editeurs.org/guadalajara, ou encore voir le livre Des paroles et des actes pour la bibliodiversité, publié par l’Alliance des éditeurs indépendants, coll. « État des lieux de l’édition », 2006.