Sous les cartes, les habitants. La diversité du vote des périurbains en 2012
La diversité du vote des périurbains en 2012
La lecture « spatiale » du vote en faveur du Front national a eu tendance à assimiler périurbain et populisme, et a fait le bonheur des médias. Or, une telle approche tend à stigmatiser des populations en raison de leur mode de vie, au risque de faire équivaloir choix résidentiels et choix électoraux, en disqualifiant ainsi un outil – la carte – qui peut pourtant apporter beaucoup – mais pas tout – à l’analyse politique.
Le traitement journalistique de la campagne présidentielle de 2007 avait mis les « banlieues » sur le devant de la scène médiatique, en présentant la participation électorale de leurs habitants comme une chance d’intégration politique sur un mode consensuel et légitimiste, deux ans après les « émeutes » de 20051. À l’occasion du cycle électoral de 2012, ce sont cette fois les espaces périurbains qui ont été placés sous le feu des projecteurs avec une équation simple : les espaces périurbains, où se concentrent les classes populaires réfugiées et/ou reléguées dans leurs pavillons loin des villes, sont devenus le principal bastion du vote pour le Front national. En revenant sur les recherches universitaires et leurs récept