
La tribu. Échos contemporains de l’Antiquité au Maghreb
Le concept de tribu, société nomade et sans État, sert toujours à désigner les populations autochtones d’Afrique du Nord. Mais il a porté la colonisation européenne, qui croyait reprendre ainsi l’héritage de l’Empire romain, ainsi que la patrimonialisation qui a suivi les indépendances. Débarrassé de sa charge idéologique, il reste pourtant utile pour décrire les réalités sociales du Maghreb.
« Trouver les mots justes pour dire ce que les hommes vivent1 » : tel est l’enjeu du terme « tribu », à la fois sujet d’actualité et objet historique débattu. Très répandu en sciences humaines et sociales, il a servi et continue d’être utilisé pour qualifier nombre de populations et de sociétés, de l’Antiquité jusqu’à nos jours2. La tribu est ainsi encore bien présente aujourd’hui dans le paysage politique et social des pays du Maghreb3. Pour autant, définir le mot n’est pas chose aisée, tant son usage s’est chargé de préjugés, lourds de conséquences dans l’écriture de l’histoire des pays du nord de l’Afrique. C’est vers l’Antiquité, la façon dont elle fut reconstruite et les conceptions biaisées auxquelles elle a donné lieu qu’il faut se tourner pour remonter à la source du problème.
La tribu et la cité
Le mot « tribu », à l’instar d’« ethnie » auquel il est souvent associé, est emprunté au vocabulaire antique des institutions indo-européennes4. Le sens moderne de ce terme est issu d’un antagonisme entre deux formes de vie dans le monde hellénique : la cité (polis), caractérisée par une organisation et des institutions politiques, et la tribu (ethnos), qui en est dépourvue5. Même si l’ethnos grec et la tribus latine ne recouvraient pas avec exactitude les mêmes réalités antiques, cet usage du vocable français « tribu » a contribué à définir la catégorie historique ainsi désignée.
Les mots « tribu » et « ethnie » furent ainsi associés depuis le xixe siècle dans la langue française pour désigner les sociétés sans État6. La tribu est toutefois devenue au cours du xxe siècle une sorte de mot fourre-tout, dévalorisé au profit de l’ethnie7. Comparant les deux termes, Maurice Godelier insiste néanmoins sur leur distinction, la tribu constituant une « société » et l’ethnie « une communauté culturelle et linguistique qui confère aux individus une identité particulière qui s’étend bien au-delà de la tribu à laquelle ils appartiennent par la naissance ou par adoption et s’ajoute à leur identité tribale8 ». Les spécificités du tissu social, telles qu’on peut les percevoir à travers la longue durée de l’histoire, expliquent l’emploi préférentiel qui est fait du mot « tribu » au Maghreb, où il sert traditionnellement à qualifier les populations dites autochtones.
Or, dès l’Antiquité, s’est forgée une image négative de celles-ci, diffusée par les auteurs grecs et latins pour qui l’Afrique – le Maghreb d’aujourd’hui – est une terre étrangère, pour ne pas dire étrange, car elle les confronte à d’autres cultures et réalités que celle de la cité gréco-romaine érigée en modèle d’organisation sociale et politique. Dès les écrits d’Hérodote fut construite et figée la vision d’une terre dévolue au nomadisme, auquel se seraient largement livrées les sociétés africaines, que les historiens modernes, désignant celles-ci sous le nom de tribus, ont amplement contribué à véhiculer en cédant souvent à l’extrapolation9. On retrouve ainsi, dans la notion de tribu qui émerge au cours du xixe siècle, les stéréotypes culturels à l’œuvre dans la tradition historiographique et ethnographique gréco-romaine gratifiant d’une mauvaise réputation les nomades. Avec la colonisation européenne du Maghreb, qui s’adossait à une relecture idéologique de l’Antiquité, ils ont pris une dimension politique particulière.
Les effets du colonialisme
Une organisation sociale fondée sur le nomadisme et une hostilité présumée au pouvoir politique officiel font partie de la perception des tribus et du phénomène tribal au nord de l’Afrique. Ces caractères, et les préjugés négatifs qui les accompagnent, transmis par l’historiographie coloniale, furent appliqués sans discontinuité pour expliquer l’histoire du Maghreb, de l’Antiquité à l’époque contemporaine. L’antagonisme entre l’idéal de l’héritage gréco-romain et le nomadisme appliqué au monde arabe a nourri le discours colonial, permettant la distance entre les Européens et les habitants du Maghreb. Ainsi Émile-Félix Gautier, représentant de l’idéologie coloniale, peut-il écrire en 1930 : « Ce qu’il y a de plus particulier peut-être dans la façon dont un cerveau oriental conçoit l’histoire, c’est que sa conception de l’humanité est biologique et non pas du tout géographique. Pour l’Oriental, la cellule humaine et historique est la tribu, le clan, autrement dit l’espèce biologique, parfaitement dégagée de tout substratum de pays ou de province : c’est qu’il est un nomade essentiel, et que d’ailleurs dans son évolution il n’a pas dépassé le stade du clan. » Et d’ajouter : « Pour nous, au contraire, la cellule historique de l’humanité est le pays, la patrie territoriale, la nation inséparable de ses frontières, c’est que nous sommes héritiers de la cité antique10. »
Cette vision a été contestée dès la période coloniale. Émile Masqueray défendait alors une conception très moderne de la géographie, en accordant au milieu une prévalence pour expliquer les faits de nomadisme et de sédentarité, là où des considérations de type racial l’emportaient chez d’autres historiens et géographes en situation coloniale11. Attendant de la colonisation française qu’elle soit source d’« élévation » pour les populations locales, Émile Masqueray prend position en faveur du monde berbère. Il s’agit toutefois pour lui de « retrouver les institutions primitives de la cité antique ». Aussi a-t-il contribué à nourrir sur le plan politique le mythe selon lequel les populations berbères et kabyles pouvaient être plus facilement assimilables à la culture européenne12. « Maintenant, c’est l’Europe qui prédomine à son tour, une seconde fois, dans tout le bassin occidental de la Méditerranée. Nous y reprenons, en l’améliorant, l’œuvre des Romains. Notre politique ne diffère de la leur que sur un point, l’administration des vaincus que nous élèverons jusqu’à notre niveau au lieu de les réduire en servitude ; mais pour tout le reste, nous marchons sur leurs traces. Nos villes et nos villages se bâtissent sur l’emplacement des leurs, et nous voulons comme eux, en Afrique, donner la suprématie à l’élément européen13. » Pour Émile Masqueray, comme pour bien d’autres de ses contemporains, là où Rome avait échoué, la France devait réussir : tel était le devoir assigné et reconnu à sa conquête du Maghreb. C’est ainsi que la France, comme le fera aussi l’Italie en Libye, prétendait s’inscrire dans les pas de Rome en Afrique et revivre la même confrontation face à un « monde tribal » jugé immuable14.
Érigeant la tribu en institution, les projets coloniaux ont opéré une véritable « chirurgie tribale », avec des conséquences durables15. Les indépendances n’ont en effet pas permis de faire émerger une vision objective de la notion de tribu. Au contraire, celle-ci a été présentée, en réaction aux préjugés d’époque coloniale, également de façon biaisée dans les histoires nationales au Maghreb. Les politiques coloniales et les modèles de développement qui ont suivi les indépendances au Maghreb ont ainsi conduit à territorialiser la notion de tribu, et à l’immobiliser dans le temps et dans l’espace.
L’orientation politique des recherches en sciences humaines et sociales y a contribué d’une autre manière, comme en témoignent des études menées au Maroc16. La conception de la tribu en tant qu’entité administrative et sa transformation en terroir sont des fabrications spatiales d’origine coloniale qui ont effectivement déterminé le travail des chercheurs. Ce processus a nourri le concept d’autochtonie et la politique de patrimonialisation qui l’accompagne aujourd’hui au Maroc : la tribu et le terroir sont devenus des manières de territorialiser de façon arbitraire le patrimoine. Dans la surenchère actuelle de la notion d’autochtonie, on assiste au Maghreb à des fabriques de patrimoine et d’identité, auxquelles contribuent les organisations militantes amazighes revendiquant un ancrage dans le passé, mais également l’État et les acteurs du développement.
Enjeux contemporains
L’histoire contemporaine, jusqu’à l’actualité récente, montre combien la notion de tribu marque le monde arabo-berbère, par la persistance ou la réactivation de sentiments d’appartenance tribale. Ces derniers mettent en lumière les enjeux complexes de gouvernance et les liens entre tribus et régime central au Maghreb. En Libye, l’assise tribale de la société et les relations induites avec le régime central jouent un rôle primordial. Les tribus berbères, au Nord-Ouest, furent parmi les plus offensives dans l’insurrection de février 2011 contre le régime de Mouammar Kadhafi, dont l’idéologie s’appuyait sur une antiquité fantasmée des tribus arabes libyennes17.
La notion de tribu est inhérente à la question de l’identité au cœur des revendications berbères, développées depuis les années 1980 en Algérie et au Maroc. Ce questionnement est particulièrement prégnant en Algérie où il est étroitement lié à la perception de l’Antiquité, elle-même vécue comme « source d’une angoisse quant à la nature de l’identité algérienne18 ». La construction des appartenances culturelles au Maghreb a effectivement établi un parallèle entre Empire romain et État colonial. Celui-ci a fait émerger des discours discriminants qui, même après les indépendances, ont emprisonné les sociétés maghrébines dans un imaginaire historique qui a nourri les conflictualités. Alors que les travaux publiés dans le contexte colonial étaient centrés sur la mise en œuvre du projet impérial de Rome en Afrique, à la suite de la guerre de libération en Algérie, les chercheurs maghrébins ont développé l’idée d’une « résistance africaine à la romanisation », perçue comme un écho à l’indépendance acquise face à la France19. La contribution fondamentale de cette approche fut de dénoncer une vision coloniale de l’histoire du Maghreb. Toutefois, l’emploi de la notion de résistance est lié à un sentiment d’appartenance commune, fortement ancré dans la mémoire collective et le discours officiel, fondé sur l’idée d’une identité et d’une unité berbères constituées dès l’Antiquité, ce qui pose problème d’un point de vue historique20.
La construction des appartenances culturelles au Maghreb a cristallisé un parallèle entre Empire romain et État colonial.
Si on ne considère plus que le nomadisme ou le pastoralisme définit le phénomène tribal ou en explique l’existence, la tribu demeure une notion très discutée aujourd’hui21. « Qu’est-ce qu’une tribu nord-africaine ? » interrogeait l’anthropologue Jacques Berque, qui soulignait ainsi la difficulté de répondre à la question22. Pour comprendre l’importance durable du système tribal au Maghreb, il convient alors de se tourner vers le passé. Telle est la conviction d’Abdallah Laroui, historien marocain, spécialiste de l’islam et de la pensée arabe : « Le système tribal, sous tous ses aspects et avec ses sous-systèmes, doit être décrit au moment où il apparaît ou réapparaît en histoire, après la conquête romaine, et non pas imaginé comme un système de base, à l’origine même de l’histoire. Son importance durable dans le passé du Maghreb n’est pas d’avoir été le fondement d’une évolution ou d’une stagnation, mais la réponse, créée ou reprise (c’est finalement tout un), dialectique à un blocage historique23. »
La notion de tribu est essentielle pour comprendre non seulement l’histoire du Maghreb depuis l’Antiquité24, mais aussi la manière dont la connaissance sur les sociétés « autres » fut élaborée en Europe. Prendre la mesure des conséquences déterminantes de l’emploi du mot et de ses préjugés dans l’interprétation du passé et de ses traces, au Maghreb comme en Europe, est aussi une nécessité25. La perception européenne des tribus nord-africaines héritée de la période coloniale a en effet plus largement influencé l’approche des sociétés en Afrique : la notion de tribu, telle qu’elle fut définie pendant la colonisation du Maghreb, a participé au contexte d’émergence de la notion d’ethnicité en Europe, appliquée à l’Afrique subsaharienne à la même période26. Du nord de l’Afrique à l’Afrique subsaharienne, on retrouve alors la même perception univoque du fait tribal dans l’histoire, liée à une représentation segmentaire de l’organisation sociale, figée dans le temps et qui porterait en germe une certaine violence. L’appel à la notion de tribu fut ainsi régulièrement invoqué pour expliquer les conflits déchirant le continent africain. Bien plus, l’image d’une histoire immobile, cautionnant l’immuabilité de genres de vie dans l’histoire de l’Afrique, investit encore le discours géopolitique au début du xxie siècle27.
Tel est le courant de pensée que la « géographie décentrée » appelle aujourd’hui à renouveler, en reconsidérant l’approche des concepts traditionnels en sciences humaines et sociales28. Le problème n’est pas d’utiliser le mot « tribu », l’utilité de la notion le confirme29. Mais il faut le définir et lui redonner sa pertinence historique en le dépouillant des mythes semés par le colonialisme et prolongés aujourd’hui avec des effets dommageables. En somme, il s’agit de considérer la notion de tribu en dehors des préjugés issus des discours modernes et de déconstruire le concept de tribu comme « objet idéologique30 », pour mieux comprendre les différentes réalités sociales, objectives et complexes auxquelles il renvoie à travers la longue durée de l’histoire au Maghreb et des contextes variés, dans une vision équilibrée de l’histoire.
Or ce travail d’histoire et de mémoire, essentiel, reste à faire. À l’heure où le rapport rédigé par Benjamin Stora invite à réfléchir sur les conséquences de la guerre de libération de l’Algérie, il importe aussi d’envisager plus largement les implications profondes de la colonisation européenne sur la façon dont se sont construites les sociétés au Maghreb, et la manière dont elles se pensent encore aujourd’hui et interprètent leur histoire ancienne.
- 1. Dominique Casajus, Gens de parole. Langage, poésie et politique en pays touareg, Paris, La Découverte, 2000, p. 15.
- 2. Pour une vue d’ensemble, voir Pierre Bonte, « Tribu », dans P. Bonte et Michel Izard (sous la dir. de), Dictionnaire de l’ethnologie et de l’anthropologie [1991], Paris, Presses universitaires de France, 2018, p. 720-721.
- 3. Pour un aperçu, voir Hosham Dawod (sous la dir. de), La Constante « Tribu ». Variations arabo-musulmanes, Paris, Demopolis, 2013.
- 4. Émile Benveniste, Le Vocabulaire des institutions indo-européennes, t. I, Économie, parenté, société, Paris, Éditions de Minuit, 1969, p. 257 et suiv.
- 5. Voir Denis Roussel, Tribu et Cité. Études sur les groupes sociaux dans les cités grecques aux époques archaïque et classique, Besançon, Université de Franche-Comté, 1976 ; et Pierre Cabanes, « Cité et ethnos dans la Grèce ancienne », dans Marie-Madeleine Mactoux et Évelyne Geny (sous la dir. de), Mélanges Pierre Lévêque, t. II, Anthropologie et société, Besançon, Université de Franche-Comté, 1989, p. 63-82.
- 6. Voir Maurice Godelier, Horizon, trajets marxistes en anthropologie, Paris, Maspero, 1973, p. 93-131.
- 7. Voir Sophie Dulucq, Jean-François Klein et Benjamin Stora (sous la dir. de), Les Mots de la colonisation, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 2008, p. 113-114.
- 8. M. Godelier, Les Tribus dans l’Histoire et face aux États, Paris, CNRS Éditions, 2010, p. 24-25.
- 9. Voir Maurice Sartre, « Les nomades dans l’Empire romain », dans Claudia Moatti, Wolfgang Kaiser et Christophe Pébarthe (sous la dir. de), Le Monde de l’itinérance en Méditerranée de l’Antiquité à l’époque moderne, Pessac, Ausonius, 2009, p. 51-91.
- 10. Émile-Félix Gautier, « Le cadre géographique de l’histoire en Algérie », dans Histoire et historiens de l’Algérie, introduction de Stéphane Gsell, Paris, Félix Alcan, 1931, p. 19-20.
- 11. Florence Deprest, « La géographie, ça sert à coloniser ? Des géographes en situation coloniale », dans Abderrahmane Bouchène, Jean-Pierre Peyroulou, Ouanassa Siari Tengour et Sylvie Thénault (sous la dir. de), Histoire de l’Algérie à la période coloniale (1830-1962), Paris, La Découverte, 2014, p. 214-218.
- 12. Voir Charles Guittard, « Émile Masqueray et l’Algérie : le regard d’un historien humaniste sur l’Algérie du xixe siècle », dans Annick Fenet et Natacha Lubtchansky (sous la dir. de), Pour une histoire de l’archéologie (xviiie siècle-1945). Hommage de ses collègues et amis à Ève Gran-Aymerich, Pessac, Ausonius, 2015, p. 393-399.
- 13. Émile Masqueray, Formation des cités chez les populations sédentaires de l’Algérie (Kabyles du Djurdjura, Chaouïa de l’Aourâs, Beni Mezâb), Paris, Ernest Leroux, 1886, p. 13.
- 14. Voir Patricia M. E. Lorcin, Imperial Identities: Stereotyping, Prejudice and Race in Colonial Algeria, préface de Hugh Roberts, New York, I.B. Taurus, 1995 ; David J. Mattingly, “From one colonialism to another: Imperialism and the Maghreb”, dans Jane Webster et Nick Cooper (sous la dir. de), Roman Imperialism: Post-Colonial Perspectives, Leicester, University of Leicester, 1996, p. 49-69.
- 15. Voir Raymond Couderc, Géographie et développement. Les hautes steppes sud-oranaises, thèse sous la dir. de Jean Le Coz, Montpellier, Université Paul-Valéry, 1979.
- 16. Mohammed Aderghal et Romain Simenel, « La construction de l’autochtonie au Maroc. Des tribus indigènes aux paysans amazighs », Espace populations sociétés, 2012/1, p. 59-72 ; R. Simenel, Gwenola Graff et M. Aderghal, « De la concession de l’archéologue (Égypte) au terroir de l’ethnologue et du géographe (Maroc) : comment les nations encadrent le terrain des SHS au Sud pour en faire une expertise ? », dans Charles-Édouard de Suremain et Jean-Christophe Galipaud (sous la dir. de), Fabric-acteurs de patrimoine : implication, participation et postures du chercheur dans la patrimonialisation, Marseille, L’Étrave, 2015, p. 127-166.
- 17. Voir Olivier Pliez, « Est-Ouest, État-tribus… La Libye ne peut-elle échapper au mode binaire ? », dans M’hamed Oualdi, Delphine Pagès-El Karaoui et Chantal Verdeil (sous la dir. de), Les Ondes de choc des révolutions arabes, Beyrouth, Presses de l’Ifpo, 2014, p. 235-248.
- 18. Mohammed Harbi, Le Destin de l’Algérie : croyants ou citoyens ?, Paris, Éditions de l’Arcantère, 1992, p. 23.
- 19. Marcel Bénabou, La Résistance africaine à la romanisation, Paris, Maspero, 1976.
- 20. Voir Dominique Valérian (sous la dir. de), Les Berbères entre Maghreb et Mashreq (viie-xve siècle), Madrid, Casa de Velázquez, 2021.
- 21. Voir P. Bonte et Yazid Ben Hounet (sous la dir. de), « La tribu à l’heure de la globalisation », Études rurales, no 184, 2009.
- 22. Jacques Berque, « Qu’est-ce qu’une tribu nord-africaine ? », dans L’Éventail de l’histoire vivante. Hommage à Lucien Febvre, Paris, Armand Colin, 1954, p. 261-271.
- 23. Abdallah Laroui, L’Histoire du Maghreb. Un essai de synthèse, Paris, Maspero, 1982, p. 64.
- 24. Voir Y. Ben Hounet, « Le concept de tribu en anthropologie », Revue africaine des livres, vol. 5, no 1, 2009, p. 11-13.
- 25. Voir, par exemple, Tom Moore, “Detribalizing the later prehistoric past: Concepts of tribes in Iron Age and Roman studies”, Journal of Social Archaeology, vol. 11, no 3, 2011, p. 334-360.
- 26. Voir Jean-Loup Amselle et Elikia M’Bokolo (sous la dir. de), Au cœur de l’ethnie. Ethnies, tribalisme et État en Afrique, Paris, La Découverte, 2005, p. i-xi et 11-48.
- 27. Voir F. Deprest, « Fernand Braudel et la géographie “algérienne” : aux sources coloniales de l’histoire immobile de la Méditerranée ? », Matériaux pour l’histoire de notre temps, no 99, 2010, p. 28-35.
- 28. Voir Antoine Fleury et Myriam Houssay-Holzschuch, « Pour une géographie sociale des pays émergents » [en ligne], EchoGéo, no 21, 2012.
- 29. Voir Y. Ben Hounet, « Que faire de la tribu ? À propos du phénomène tribal en Algérie et dans le monde musulman », Journal des anthropologues, no 116-117, 2009, p. 493-515. Le constat est le même pour l’ethnie.
- 30. À propos de la décolonisation de l’histoire du Maghreb, voir Mohamed C. Sahli, Décoloniser l’histoire. Introduction à l’histoire du Maghreb, Paris, Maspero, 1965 ; S. Dulucq et Colette Zytnicki (sous la dir. de), Décoloniser l’histoire ? De « l’histoire coloniale » aux histoires nationales en Amérique latine et en Afrique (xixe et xxe siècles), Saint-Denis, Société française d’histoire d’outre-mer, 2003 ; Philippe Leveau, « L’archéologie française en Algérie et la résistance à la romanisation : les enjeux d’un débat », dans Hédi Dridi et Antonella Mezzolani Andreose (sous la dir. de), Under Western Eyes. Approches occidentales de l’archéologie nord-africaine, xixe-xxe siècles, Bologne, BraDipUs, 2016, p. 127-138.