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Notes de lecture

Définir les réfugiés

novembre 2017

#Divers

Même dans les conversations courantes, l’incertitude règne pour désigner les « étrangers », accueillis ou non en France : immigrés, immigrants, migrants (économiques ?), réfugiés (politiques ?), demandeurs d’asile, clandestins… Ce petit livre collectif est particulièrement éclairant sur les causes de ce brouillage, depuis la seconde moitié du xixe siècle, quand les demandeurs d’asile font l’objet d’un traitement politique, c’est-à-dire quand l’État prétend contrôler strictement leur accueil et les raisons de leur venue. Certes, le « soupçon de mensonge » ne pèse pas sur tout le monde de la même façon et varie aussi selon les époques. Mais il permet à l’État souverain, agacé par les idéaux supérieurs des droits humains, de confondre ou de distinguer opportunément le droit d’asile, qui protège les persécutés dans leur pays pour des causes multiples (en vertu de la Convention de Genève de 1951), et les politiques d’immigration, qui concernent surtout les migrants économiques. Cette position justifie la multiplication des obstacles et la rigueur des procédures, jusqu’à la rétention, pour l’entrée sur le territoire, y compris de demandeurs d’asile politique.

Jean-Louis Schlegel

PUF, La vie des idées, 2017
111 p. 9 €