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Notes de lecture

Les révolutions russes

février 2017

#Divers

Nicolas Werth propose une lecture des révolutions russes de 1917 qui prend le contre-pied de l’interprétation libérale et de l’interprétation marxiste. Il souligne le rôle joué par la Première Guerre mondiale dans la réactivation de fractures profondes, socio-économiques ou nationales, au sein de la société russe et dans la mise au jour de la déliquescence du pouvoir tsariste. Les journées de février, dont le mot d’ordre est « Du pain ! », met fin à la dynastie des Romanov et ouvre une période d’incertitudes. Une multiplicité de comités populaires expriment alors leurs aspirations à plus de dignité (ainsi, les domestiques réclament qu’on cesse de les tutoyer). Lors des fêtes de la liberté, « on défile, drapeaux rouges en tête et au son de la Marseillaise ». La presse connaît un essor sans précédent. Après l’échec des libéraux, puis des socialistes-révolutionnaires et des mencheviks, à asseoir l’autorité de l’État, la rue adopte les mots d’ordre de Lénine : « À bas la guerre ! », « À bas le gouvernement provisoire ! », « Tout le pouvoir aux soviets ! » Mais la prise du pouvoir par les bolcheviks est un coup d’État, avec « pour toile de fond une vaste révolution sociale » (jacquerie, décomposition de l’armée, mouvement ouvrier, émancipation des nationalités), qui marque le début de la guerre civile.

J. C.

PUF, 2017
128 p. 9 €