
Les certificats de virginité en débat
L’interdiction de délivrer des certificats de virginité marque un progrès encourageant dans la lutte contre les violences faites aux femmes, mais elle devrait ouvrir sur la question plus large de la chirurgie plastique, qui sert souvent des formes d’aliénation du corps féminin.
« Pour [certaines] femmes, en France, en 2020, la fiancée est conduite chez un professionnel pour réaliser un test de virginité et repartir avec un certificat de virginité. Cette pratique, nous voulons y mettre fin. Les lois de la République sont supérieures à toute coutume, et la liberté des femmes ne se négocie pas », a affirmé, le 27 septembre 2020, Marlène Schiappa, ministre déléguée chargée de la Citoyenneté. Les Français découvrent alors que la virginité reste une injonction importante pour une partie de la population.
Même si les certificats de virginité en France concernent surtout des femmes musulmanes, cela ne signifie pas que cette pratique trouve sa source dans les textes islamiques. L’expression de « certificats de virginité » possède une connotation juridique, comme s’il s’agissait d’une condition nécessaire au « certificat de mariage », alors que ce n’est nullement le cas en islam, où il n’est jamais question d’hymen proprement dit, le Coran parlant moins de virginité que de relations sexuelles illégitimes. Et si l’impératif de virginité jusqu’au mariage demeure prégnant dans de nombreuses sociétés du Maghreb et du Moyen