
La révolution numérique de la littérature
Pionnier dans l’usage des outils numériques en littérature, François Bon a créé en 1997 Tiers Livre, l’un des premiers sites Web consacrés à la littérature. Sa réflexion montre comment l’écriture littéraire a toujours su se réinventer à partir des ruptures technologiques qui lui sont contemporaines.
Pionnier dans l’usage des outils numériques en littérature, l’écrivain François Bon a créé en 1997 Tiers Livre, l’un des premiers sites web consacrés à la littérature, puis une revue en ligne (remue.net), une chaîne YouTube en 2009 et en 2015 sa propre maison d’édition, Tiers Livre Éditeur. Sa réflexion au long cours sur la manière dont le numérique change la littérature – tant sa fabrique que sa réception – rappelle aussi que la littérature s’est toujours réinventée à partir des ruptures technologiques qui lui sont contemporaines. Son ouvrage Après le livre, paru au Seuil en 2011, est accessible en version actualisée sur son site.
Le Web a donné naissance à de nouvelles formes d’écriture et de publication (les blogs d’auteurs, les fanfictions collectives, les hyperfictions…). Mais la littérature numérique reste, particulièrement en France, méconnue et dépréciée. Les mutations se poursuivent, modifiant en profondeur la place de l’écrit et ses liens avec l’image et la parole. Qu’est-ce qui se perd et qu’est-ce qui peut être gagné dans ces mutations ?
J’aime bien cette formulation : « ce qui se perd, ce qui se gagne » ; j’aurais tendance à seulement répondre : « ce qui se transforme ». Il y a des préalables : nous n’avons pas décidé de la transition qui nous embarque. Je dirais que dès 2001 (je pense notamment au colloque sur la textualité électronique au Centre Pompidou avec Roger Chartier) nous avons disposé des éléments po