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Vivre comme un étranger

octobre 2010

#Divers

La personne étrangère n’est pas séparée du ressortissant d’un pays seulement par l’accès à la nationalité. Malgré la possibilité juridique d’être accepté comme citoyen, des résistances opaques restent à l’œuvre − obstacles administratifs, manières d’être considérées comme nationales, conditions implicites de reconnaissance − qui font de la condition d’étranger une épreuve d’invisibilité.

Le plus souvent, la vie déclarée étrangère ne peut se dérouler dans le cadre national que si elle est continuellement réinitialisée par les normes qui règlent la vie sociale de la nation. Cette réinitialisation permanente impose à l’étranger une série d’épreuves de conformité aux lois et aux règles par lesquelles est vérifiée, sous toutes ses coutures, son aptitude mimétique. Une vie d’étranger c’est alors une vie de tests montés pour s’assurer de sa capacité à être un sujet réformable, corrigible. Ces tests, sans cesse reproduits dans la vie sociale, ont une valeur performative évidente : ils engendrent l’étranger corrigible, ils font émerger le « bon » étranger, celui dont le désir de rejoindre les formes de vie nationales peut être solidement attesté et ils engendrent également l’étranger incorrigible, le « mauvais » étranger définitivement perdu dans sa forme de vie nécrosée. De tels tests sont légion et ils prennent des formes très variées : d’un côté, ils acquièrent une consistance juridique en délivrant des épreuves spécifiques (demande pour un titre de séjour, autorisation de travailler…), de l’autre côté, ils s’apparentent à des procédures quotidiennes et informelles qui s’assurent de la qualité de respect des manières nationales : des règles de la civilité en usage dans une nation aux postures corporelles attendues, en passant par les différents cérémonials exigés dans la vie de voisinage, dans la vie au travail, c’est toute une disciplinarisation informelle de l’étranger qui le transforme en étranger admissible ou, au contraire, le relègue en étranger interdit, menaçant. Ces deux séries d’épreuves sont distinctes mais elles forment une logique sociale dont la violence s’exerce en permanence sur les vies soupçonnées de ne pas être des vies nationales.

La difficulté, pour un étranger, d’être pleinement reconnu par la loi comme membre de la nation de destination, engendre des droits précaires qui impliquent une série d’épreuves juridiques dont la chance d’en sortir victorieux est, à l’instar de l’homme qui attend d’avoir accès à la loi et qui vieillit devant l’unique portier qui la garde1, extrêmement aléatoire. Comme l’écrit Avital Ronell,

il n’est pas ici question de résultat, mais d’une épreuve interminable, d’une série d’ajournements et du rapport de l’homme à la loi en tant que non-présence2.

La loi se retranche toujours en deçà de toutes ses manifestations : elle se donne toujours comme une pure transcendance qui ne se montre jamais réellement. L’étranger ne peut jamais ainsi être en présence de la loi. Il est sans cesse retardé dans sa possibilité de se présenter devant la loi par les épreuves juridiques avec lesquelles cette non-présence de la loi est enchaînée et qui sont construites par les « représentants » de la loi. Il existe ainsi un lien étroit entre la non-présence et la batterie d’épreuves juridiques que cette absence suscite.

La loi se refuse, ne se manifeste pas. Peut-être est-il de la nature de la loi de dérober sa présence, sauf sous la forme parcellaire de ses représentants : policiers, vigiles, juges, caméras de surveillance, ou du bail que l’on a signé3.

L’épreuve juridique ne se contente pas d’attester de la nature illégale ou précaire de la présence de l’étranger sur le sol national, elle délégitime par avance sa présence à venir. En le convoquant régulièrement à des examens de passage, les épreuves juridiques le disciplinarisent et l’exposent ainsi d’un côté à la surveillance, de l’autre côté à la sanction. L’examen, la surveillance et la sanction qui sont, pour Foucault, les trois instruments des normes disciplinaires4 assujettissent le corps rétif de l’étranger en le pliant à des normes nationales particulièrement vigoureuses. Cette exposition aux normes nationales est cependant vouée à produire l’illégalisme de l’étranger. Les épreuves juridiques, en effet, se proposent moins de résorber l’écart entre le national et l’étranger, par leur lisibilité et leur cohérence, que de souligner cet écart en conditionnant leur performance à des critères particulièrement arbitraires. C’est que, précisément, les épreuves juridiques ne représentent la loi qu’en témoignant en permanence de son retrait et de son effacement partiel des épreuves elles-mêmes. De telle sorte que la loi ne vaut pas comme norme des épreuves mais jaillit au contraire comme présence-absence. Combien de vies étrangères, présentes en France depuis dix ans, dont les enfants sont scolarisés, dont les métiers sont officiellement établis, ne parviennent cependant pas à se présenter devant la loi et se trouvent ainsi convoquées régulièrement à des épreuves juridiques dont l’issue peut être, à tout moment, l’expulsion et qui impliquent le caractère transitoire de l’étranger ! Combien de vies précaires par impossibilité de se présenter devant la loi et de se soustraire enfin aux épreuves juridiques !

C’est que l’examen, précisément, ne va jamais sans la surveillance et la sanction. D’un côté, la traçabilité de la vie désignée étrangère. De l’autre côté, la sanction de la reconduction à la frontière, de l’exposition à la clandestinité, de l’impossibilité de se soustraire aux épreuves juridiques. L’examen relie la surveillance à la sanction. Il est engendré par la reconnaissance d’un trouble dans la nation qui porte sur la possibilité qu’a une vie d’habiter la nation. L’examen fait peser le soupçon que toutes les vies ne peuvent pas habiter sur place, que seules les vies qui sont certifiées conformes à la nation peuvent l’être. Aucune vie ne peut par elle-même jaillir comme vie nationale. La nation sélectionne ses habitants, elle détermine parmi celles et ceux qui ne sont pas encore ses habitants, grâce à des tests qui sont autant d’examen, les vies susceptibles d’entrer dans la nation et de devenir des vies nationales. Mais elle le fait depuis le soupçon de l’examen qui fonctionne ainsi déjà comme une forme de surveillance et aussi comme un type de sanction.

La logique sociale de l’intégration de la vie étrangère n’est pas seulement produite par la construction des tests juridiques mais elle se déploie également dans des tests qui concernent les manières d’être nationales. Les épreuves de la convenance sont des épreuves informelles mais elles fixent la possibilité ordinaire de ne pas être perçu comme sujet excentrique, voyou potentiel, désarrimé des normes nationales, désarrimé aussi du corps de la nation. Qu’est-ce alors que convenir ? Le sens propre désigne la possibilité de venir ensemble et par suite de se réunir. Il implique aussi la possibilité d’être approprié à : encore cette appropriation doit-elle être sanctionnée par des conventions, lesquelles sont d’abord des assemblées avant de désigner des règles basées sur un accord réciproque. La convenance relève donc de conventions qui fixent la possibilité de la communauté. Convenance, conventions et communauté forment ainsi le double de la nation ou plutôt sa doublure : elles ne se contentent pas cependant de la redoubler, elles la produisent comme nation. Une nation n’est en effet pas seulement un ensemble de lettres juridiques mais elle surgit toujours également comme un corps de convenances fixant le convenable et l’inconvenable, l’approprié et l’inapproprié. En ce sens, une nation est bien un corps convenu exposé de ce fait à des déconvenues qui proviennent de tous les actes perçus comme non convenables, c’est-à-dire comme ne ressortissant pas du corps convenu de la nation.

Corps qui comptent, corps inintelligibles

Les étrangers peuvent-ils entrer dans le corps convenu de la nation ? Ne sont-ils pas toujours des membra disjecta, des vies satellitaires exposées à l’errance, vies monstrueuses et exorbitées que la référence au code des bonnes conduites de la nation éloigne toujours plus du cœur convenu de la nation ? Car surgir comme étranger, c’est être désigné comme sujet décalé dont les expériences, par avance, ne trouvent pas leur place dans la grille des manières d’être convenables. Le corps de l’étranger est alors toujours en excès. L’hétérogénéité culturelle se voit ici non seulement refoulée et ce refoulement prend la forme d’une interdiction des corps hétérogènes. Si beaucoup considèrent que l’identité nationale est polluée par les émissions parasitaires des corps étrangers, nous devons nous demander en retour quel est le cadre normatif qui fixe, pour une nation, les formes de la pollution. Les relations hiérarchiques de classe, combinées avec celles de genre et avec les relations ethniques, sont renforcées par la construction d’une caractéristique nationale positive tout autant qu’elles renforcent à leur tour cette caractéristique en l’exhibant comme une marque qui, pour être légitimement possédée, donne lieu à des qualités comportementales qui peuvent être reproduites sans peine et contribuent à amplifier les registres d’aisance dans la vie sociale. Assumer une forme nationale ne revient pas seulement à être porteur d’une qualité juridique homologuée par les tests juridiques. Assumer une forme nationale signifie également que la capacité corporelle à exhiber la nation a été sanctionnée positivement. Mais d’où vient ce pouvoir de sanctionner les manières d’être corporelles des uns et des autres ? Est-ce que cela signifie que nos corps ne nous appartiennent pas tellement ils sont pris dans les signifiants de la nation ? Que peut signifier, dans ses conditions, assumer son corps ? Les expériences corporelles sont, à tort, souvent analysées comme l’ultime refuge des vies ordinaires : ce sont elles qui, finalement, seraient porteuses de la capacité d’agir des vies. Il semble dès lors que nous soyons des corps et que ces corps sont immanents à des expériences qui fixent les possibilités en jeu dans nos manières d’agir. Si nous sommes bien un corps, pouvons-nous cependant nous rapporter à lui comme à une identité prénarrative, foyer actif de notre puissance d’agir ? Ne faut-il pas au contraire affirmer que le corps est déjà une interprétation dont il faut alors essayer de rendre compte ? Il n’a aucun « statut fondationnel5 » pour une vie mais il est produit comme ensemble d’expérience dans des interprétations sociales et politiques qui l’excèdent comme donné corporel. Plutôt que de naturaliser le corps et de souligner ensuite comment il prête le flan aux injonctions formulées par les normes sociales, il faut comprendre, au contraire, que le corps ne peut être pensé comme un ensemble d’expériences, comme le site originaire d’une puissance d’agir que depuis les différentes scènes d’intelligibilité qui le conditionnent et lui permettent d’apparaître comme corps. Un corps n’est donc pas une matérialité prédiscursive qui fixe l’agir individuel, il est bien plutôt une forme rendue intelligible par les différents locuteurs sociaux qui s’adressent à lui et en viennent à le soutenir. Ces locuteurs actualisent différentes scénographies de l’intelligibilité. Tandis que les voisins attestent de la légitimité intime des corps en jaugeant leur capacité à tenir dans les limites de la décence, à ne pas briser les distances spatiales entre les corps (par le respect de postures obligées), les partenaires de la scène du travail font valoir d’autres impératifs corporels qui tiennent d’une manière d’être ensemble, de rendre effective la fraternité corporelle6.

Paraître devant tous

Quels sont les locuteurs de la nation et quelle scène d’intelligibilité font-ils apparaître ? Voisins, partenaires, agents de l’administration, sujets anonymes ne se contentent pas de recevoir les expériences des vies ordinaires ou d’entrer en relation avec elles. Ils n’actualisent pas seulement les différentes scènes d’intelligibilité qui fixent les conditions d’apparition des corps : ils opèrent, malgré eux, la conversion de ces différentes scènes en scène nationale. C’est que la scène nationale est toujours première et conditionne les autres scènes. Qu’est-ce qu’une relation de voisinage sinon la création juridique d’un espace de vie commun ? Les voisins sont alors assurés d’être des sujets dont la forme de l’entente est conditionnée par la qualité juridique de leur relation. L’archétype des voisins reste alors deux sujets nationaux que l’appartenance à la nation a vocation à miraculeusement faire apparaître comme voués à l’entente : la fraternité tend alors à opérer de façon privilégiée dans les limites de la nationalité. Qu’est-ce qu’une relation de travail sinon un ensemble de règles prescrites que les corps incorporent d’autant mieux qu’ils sont pour ainsi dire à l’unisson ? Là encore, la qualité nationale semble prérequise dans la distribution des réglages corporels des tâches.

Une vie étrangère, en étant reléguée à la périphérie, en ne cessant de devenir une vie marginale, est, de ce fait, une vie qui n’est pas considérée comme honorant les tests juridiques et les manières d’être qui font la nation. Cette difficulté à se lier à la nation, à être éprouvé comme membre de la nation, devient une difficulté hautement corporelle. Si le national a vocation à avoir un corps qui compte, l’étranger tend, quant à lui, à être perçu comme un corps excédentaire, parasitaire, toujours ramené à un excès de l’ailleurs, à un à-côté de la plaque nationale qui fait de lui un ensemble de tâches récalcitrantes. La relégation à la périphérie de l’étranger s’accomplit dès lors en processus de destitution qui le voue toujours au plus bas. La séparation-articulation horizontale du centre et de la périphérie joue également comme une séparation-articulation entre le haut et le bas. Se prémunir de la périphérie équivaut ainsi au maintien coûte que coûte d’une frontière entre le haut et le bas. L’étranger est tout à la fois relégué dans la périphérie des formes de vie les moins autorisées et sanctionné, du fait du maintien dans la périphérie, comme devant être maintenu dans le bas de la société par opposition à un hypothétique haut.

Traduire la division centre/périphérie en division haut/bas ne relève pas d’un simple jeu sur les coordonnées spatiales de la vie sociale. Une telle transformation permet d’attester des valeurs symboliques qui sont construites dans la marginalisation des vies reléguées à la périphérie. Éloigner les vies étrangères des centres hypothétiques qui font une nation, c’est suggérer qu’une nation est porteuse d’une transcendance sacrée (juridique, symbolique, ethnique) dont les vies étrangères profanes sont irréductiblement séparées, et c’est, de ce fait, instituer la nation comme transcendance par l’acte même qui sépare les vies reconnues comme participantes et les vies maintenues comme séparées. La nation peut alors émerger comme forme supérieure par la fiction régulatrice de la coupure entre les vies qui lui appartiennent et celles qui ne lui appartiennent pas, entre les vies nationales qui réitèrent la signature de la nation et les vies étrangères d’emblée conçues comme des vies de faussaires, des vies qui falsifient le texte de la nation en contrefaisant la signature au bas de sa page. Autant dire que le centre n’accule à la périphérie que pour autant qu’il surgit toujours comme le « haut » qui institue le « bas », un ensemble de qualités symboliques qui non seulement font défaut au « bas » mais sont affirmées contre le « bas ».

Il faut alors remarquer l’étrange statut du « bas » par rapport au « haut », des formes de vie étrangères par rapport aux formes de vie nationales. Celles-ci excluent celles-là en les empêchant de s’échanger avec elles. L’hybridation est cela même que la frontière entre le centre et la périphérie, redoublée par la distance symbolique entre le « haut » et le « bas », doit empêcher. De ce fait pourtant, le « haut » se rend dépendant du « bas » pour se définir comme « haut » : c’est alors sa non-participation au « bas » (sa non-contamination par le « bas ») qui le définit paradoxalement comme « haut ».

Un schéma récurrent émerge : les tentatives du « haut » pour rejeter et éliminer le « bas » pour des raisons de prestige et de statut […] aboutissent à la découverte non seulement que le haut dépend fréquemment de l’Autre-bas […] mais aussi qu’il inclut le bas symboliquement, comme un élément érotisé essentiel de sa propre vie imaginaire7.

L’étranger est convoqué par le national pour être mieux destitué comme non national et ainsi asseoir la définition performative du national mais, en retour, cette convocation fait entrer l’étranger dans la scène de définition du national. Non seulement elle le fait entrer mais la scène nationale se rend dépendante de lui pour émerger comme scène nationale. Le périphérique des vies étrangères, en devenant le pôle négatif et vil par lequel le national prend de la hauteur, ne se contente plus d’entourer le centre de la nation à la manière d’un anneau malveillant, replié sur lui-même. Il se déverse sur le centre lui-même en rendant le texte national dépendant de la marge.

C’est pour cette raison que ce qui est socialement périphérique est si souvent symboliquement central8.

Basculer de la périphérie vers le « bas » implique donc que l’étranger est hautement participant à l’élaboration de la fiction nationale alors même que la vie étrangère est, de ce fait, maintenue comme vie marginalisée, à la périphérie. La nation est donc bien une fiction qui crée l’illusion de sa naturalité en faisant valoir la hauteur symbolique de sa langue, de ses lois, de ses formes ethniques autorisées, de ses codes culturels, religieux, etc. comme irréductible à tous les phénomènes empiriques, historiques, vils qui la rabaissent en suggérant le mélange, l’hybridation, la violence des partages maintenus, etc. La nation est ainsi la fiction d’un « haut » retranché d’un « bas », qui excelle à être rappelée à la hauteur de son génie contre tout emprunt mortifère qui viendrait la faire chuter. Selon cette perspective, la nation est un foyer actif de dissimulation de ses origines engendré par la création de la polarité imaginaire d’un « haut » et d’un « bas », un « haut » auquel elle doit tout, un « bas » qui peut la précipiter dans l’anéantissement. Il reste que cette topique de la construction de la nation fait de l’imaginaire le « perspectif » de la nation mais englobe en elle ce qu’elle prétend sinon rejeter à l’extérieur, du moins situer à sa périphérie, l’étranger. La vie étrangère est donc tout à la fois appelée par le foyer national et en même temps dissimulée par lui comme cette valeur négative sur laquelle s’assoit toute affirmation de la qualité nationale.

  • *.

    Ces pages sont extraites de Dedans/Dehors. La condition d’étranger qui paraît aux éditions du Seuil en octobre 2010.

  • 1.

    Kafka, « Devant la loi », le Procès, Paris, Le Livre de poche, 2008.

  • 2.

    Avital Ronell, Test Drive, Paris, Stock, 2009 pour la trad. fr., p. 26.

  • 3.

    Ibid., p. 26.

  • 4.

    Michel Foucault, Surveiller et punir, Paris, Gallimard, 1972.

  • 5.

    Joan W. Scott, Théorie critique de l’histoire, Paris, Fayard, 2009, p. 123.

  • 6.

    Voir à ce sujet le film Elle est des nôtres.

  • 7.

    Peter Stallybras et Allon White, The Politics and Poetics of Transgression, Ithaca, Cornell University Press, 1986, p. 5. Cité par Stuart Hall, Identités et cultures, Paris, Amsterdam, 2007, p. 226.

  • 8.

    S. Hall, Identités et cultures, op. cit., p. 226.

Guillaume Le Blanc

Philosophe, professeur à l’université Paris-Est, il travaille sur notre rapport à la santé (Canguilhem et les normes, PUF, 1998), au soin, au corps (Courir. Méditations physiques, Paris, Flammarion, 2013), ce qui l'a conduit à s'interroger sur l'exclusion, l'invisibilité de certaines situations sociales, les situations de marginalité et d'étrangeté (Vies ordinaires, vie précaires (Seuil, 2007) ; L

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