Dies irae
Dans la Bible, les colères de Dieu sont multiples mais toujours motivées par l’injustice dans le monde. Les dévoiements meurtriers du thème du « jour de colère » prétendent exercer le jugement à sa place.
Dans la Bible (Ancien Testament), l’interdiction absolue des images de Dieu n’empêche pas l’anthropomorphisme de ses sentiments, qu’ils soient exprimés par lui-même ou par les personnages bibliques parlant de lui. La colère ou les colères divines sont en bonne place. Très nombreux sont les passages qui évoquent un courroux ou une fureur de Dieu sur des sujets divers, graves ou futiles. Ils ne vont pas sans faire problème, en particulier au début du christianisme, quand la philosophie grecque qui inspire ses intellectuels (les « Pères de l’Église ») voit dans l’apatheia (« impassibilité », « immutabilité ») de Dieu l’un de ses attributs essentiels, a fortiori pour des modernes qui partagent la critique des représentations anthropomorphes de Dieu. L’une des solutions anciennes sera de séparer les sentiments (admissibles) et les passions (dont la divinité est préservée). Plus tard, les éclairés de toutes sortes moqueront, bien sûr, ce Dieu agité, ou tenteront de le sauver, comme Spinoza, en parlant de métaphores ou d’images inventées par l’imagination débridée des prophètes, et qu’