La Revue de Belles-Lettres, 2020, n° 1-2

La dernière livraison de La Revue de Belles-Lettres est consacrée au mouvement « dada », à travers les figures de Jean Hans Arp, Gabriële Buffet-Picabia et Mariella Mehr. L’occasion de redécouvrir, notamment à travers des textes inédits (poèmes et correspondance), la puissance d’ébranlement de ce mouvement né à Zurich, largement méconnu en France, dont l’écho nous est parvenu à travers ce qu’en ont dit et retenu les surréalistes. À lire en particulier, un texte de Gabriële Buffet-Picabia sur sa rencontre avec Guillaume Apollinaire à l’été 1912, et un ensemble de vingt poèmes tardifs de Jean Hans Arp, Fleurs vagabondes, composés à la fois en français et en allemand.

On oppose souvent science et croyance, comme si ces deux régimes de discours n’avaient rien de commun. Pourtant, l’expérience nous apprend que c’est généralement quand l’un des deux fait défaut que l’autre subit une crise. Dans le contexte pandémique actuel, l’incapacité des experts et des gouvernants à rendre compte dans l’espace public des conditions selon lesquelles s’élaborent les vérités scientifiques, aussi bien qu’à reconnaître la part de ce que nous ne savions pas, a fini par rendre suspecte toute parole d’autorité et par faciliter la circulation et l’adhésion aux théories les plus fumeuses. Comment s’articulent aujourd’hui les registres de la science et de la croyance ? C’est à cette question que s’attache le présent dossier, coordonné par le philosophe Camille Riquier, avec les contributions de Jean-Claude Eslin, Michaël Fœssel, Bernard Perret, Jean-Louis Schlegel, Isabelle Stengers. À lire aussi dans ce numéro : l’avenir de l’Irak, les monopoles numériques, les enseignants et la laïcité, et l’écocritique.