
Anthologie bilingue de la poésie latine sous la dir. de Philippe Heuzé
Avec la collaboration d’André Daviault, Sylvain Durand, Yves Hersant, René Martin et Étienne Wolff
« Ce livre veut célébrer la rencontre de la poésie et de la langue latine sur plus de deux mille ans. » La belle préface de Philippe Heuzé à cette aventure éditoriale inédite fait ainsi justice d’un certain nombre de clichés, ou pour le moins de propos imprudents sur la langue latine, souvent considérée comme la langue des « instituteurs musclés de l’Europe », langue de paysans, marchands et soldats. Sans doute la citation de Nietzsche mentionnée par l’auteur, à propos des Odes d’Horace – « Dans certaines langues, il n’est même pas possible de vouloir ce qui est réalisé ici » –, résume le vibrant éloge, déjà celui de Valéry dans sa préface à sa traduction des Bucoliques, qui fait de la langue latine une voie royale pour la poésie : flexibilité, imprécision, économie de l’article, liberté de l’ordre des mots dans la phrase. C’est dire aussi si cette anthologie fait sereinement justice d’un second cliché : cette poésie latine s’avoue tributaire de la poésie grecque, en particulier des « délicatesses de la lyrique grecque »