Anne Teresa De Keersmaeker, un art subtil du mouvement
Anne Teresa De Keersmaeker, la célèbre chorégraphe belge, est une star – distante – de la danse contemporaine. Depuis plus de vingt-cinq ans et une quarantaine de pièces, chacune de ses créations reste un événement sur la scène internationale. Son travail qui a tenté de nombreuses échappées hors du domaine de la danse pure se radicalise aujourd’hui depuis Killing Still – part 1 (2007), Zeitung (2008), The Song (2009) où régnait essentiellement le silence rendu plus palpable encore par la présence d’une bruiteuse sur une scène dépouillée de tout décor, et 3Abschied1 (2010) qui interrogeait aussi bien l’Adieu du Chant de la terre de Gustav Mahler, que le surgissement même de la danse. C’est ce que le public parisien pourra vérifier avec En atendant, une pièce créée cet été au Festival d’Avignon sur la terre battue du Cloître des Célestins et dans la seule lumière du soleil couchant, une pièce « pauvre » qui s’attaque à la musique très complexe de l’Ars Subtilior, « plus subtil encore », cette pointe de l’Ars Nova de la seconde moitié du xive siècle2. Au printemps prochain, Anne Teresa De Keersmaeker sera également à l’affiche de l’Opéra national de Paris3 avec