
Cunningham vivant
Comment faire vivre l’héritage chorégraphique de Merce Cunningham, disparu en 2009 ? Il décrivait ainsi la danse : « toujours mystérieuse, fluide comme l’eau, elle glisse constamment des doigts ». Cette immédiateté et évanescence de la danse, la difficulté de sa transmission malgré les traces (orales, écrites, dessinées, filmées), qui ne permettent pas de restituer complètement l’instant dansé, ont amené le danseur et chorégraphe américain à élaborer, de son vivant, un Living Legacy Plan[1].
L’exposition « Merce Cunningham, Common Time », au Walker Art Center en 2017, a su ainsi rester fidèle à l’esprit du chorégraphe en transformant les archives du maître en expérience dynamique[2]. Son répertoire est déjà repris par une nouvelle génération de danseurs, guidés par les proches collaborateurs du chorégraphe, pour reprendre sa passion pour la nouveauté et l’expérimentation (depuis les installations d’Andy Warhol à l’application des nouvelles technologies au domaine de l’art) et un vocabulaire chorégraphique en permanente recomposition. Avec ces reprises[3], la danse de Cunningham invite, hier comme aujourd’hui, à une expérience partagée et à « se sentir vivant » : « La danse ne vous donne rie