La création contemporaine et ses frontières
On pourrait entrer dans l’œuvre du plasticien Melik Ohanian par le Datcha Project, un projet commencé en 2005 en Arménie d’où sa famille est originaire et un lieu où des artistes d’horizons et de cultures différentes sont invités à partager un moment dans un village arménien. Qualifié « zone de non-production », chacun est alors convié à partager la temporalité de ce lieu sans programme ni scénario. C’est, comme l’a déjà décrit l’artiste,
une forteresse qui résiste à notre époque, un lieu hyperlocal qui défend l’idée, en pleine globalisation, que l’ailleurs doit rester l’ailleurs1.
Artiste, acteur et témoin de l’histoire, Melik Ohanian vit et travaille entre Paris et New York. Il est représentatif d’une génération qui interroge pour mieux les ébranler les frontières et les trajectoires qu’empruntent l’art et les artistes dans un espace-temps marqué par la mondialisation, l’accélération des circulations, des techniques de communication et par la dématérialisation des supports. À l’heure où les images et les flux transforment le rapport au territoire, au mouvement, aux migrations, Melik Ohanian, dont l’œuvre est prin