Le ballet chinois, outil de soft power
Chez Mme Mao (Jiang Qing), la soif de contacts avec les étrangers n’avait d’égal que son goût, insatisfait, de sa toilette. […] En 1972, elle souhaitait vivement mettre une robe pour accompagner le président des États-Unis […] et Mme Nixon à une représentation du ballet le Détachement féminin rouge, un de ses huit spectacles modèles1.
Ancienne actrice et futur membre de la « Bande des quatre » qui sera arrêtée, jugée et condamnée à mort après le décès de Mao pour ses responsabilités directes dans les exactions de la Révolution culturelle (sa sentence sera par la suite commuée en prison à vie), celle qui s’est chargée personnellement de définir la culture de l’homme nouveau et de siniser l’ensemble des arts pour les mettre au service de la révolution accueille les invités en tenue « Mao ». Quant aux danseuses sur scène, elles sont vêtues d’uniformes de l’armée populaire révolutionnaire et brandissent des fusils… sur pointes !
Par sa maîtrise de la technique du ballet, apprise auprès des « experts russes », la troupe prouvait au premier président américain à