Position – L'exécutif et l'environnement : une spirale de renoncements
L’écotaxe a vécu. Le 9 octobre 2014, à l’issue d’une réunion avec les transporteurs routiers, Ségolène Royal annonçait sa suspension sine die dans sa version de « péage transit poids lourds ». Face à la menace des routiers de bloquer le réseau de transport à la veille des départs de la Toussaint, la ministre du Développement durable a accéléré la mort d’un dispositif dont elle n’avait jamais voulu et qu’elle avait qualifié de « faussement écologique ». Cette annonce sans aucune concertation a déclenché une nouvelle cacophonie gouvernementale autour du manque à gagner pour le budget de l’État et des recettes de substitution à la taxe qui pourraient concerner les sociétés d’autoroute. Elle a aussi entraîné la démission de Christian de Perthuis, président du comité de la fiscalité écologique, et des réactions très vives des écologistes et de certains parlementaires, de la gauche au centre.
Depuis avril 2007, date à laquelle le Grenelle de l’environnement avait entériné le principe d’une écotaxe kilométrique sur les poids lourds français et étrangers, hors autoroutes, pour lutter contre les gaz à effet de serre, l’histoire de ce dispositif a été marquée par les renoncements, les fausses annonces et un réel amateurisme des gouvernements successifs. Rétrospectivement, l’écotaxe semble êtr